Caisse d'épargne "Écureuil" (Ile-de-France - Paris) : Une grève éclair17/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1653.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caisse d'épargne "Écureuil" (Ile-de-France - Paris) : Une grève éclair

Mardi 7 mars, à l'appel de l'intersyndicale CGT-CFDT-FO-CFTC-Syndicat Unifié, le personnel de la Caisse d'épargne Ile-de-France-Paris (3 000 salariés) faisait grève massivement pour de meilleures conditions de travail passant notamment par une embauche importante, une prime de 5 000 F pour compenser l'érosion du pouvoir d'achat (aucune augmentation générale de salaire depuis deux ans et baisse de 50 % de l'intéressement prévue pour 2000), une réduction significative du temps de travail (nous sommes déjà à 36 heures hebdomadaires).

La grève a été suivie par 70 % du personnel. La première assemblée générale des grévistes s'est tenue le mardi 7 dans les locaux du siège, occupés par des militants syndicaux. La grève fut reconduite pour le lendemain par les 400 grévistes présents.

La direction saisissait le tribunal de grande instance en référé pour le jour même, espérant obtenir l'expulsion des grévistes. Mais la justice réserve parfois des surprises : la présidente du tribunal autorisa l'occupation par les grévistes de 8 heures à 19 heures, assortie de l'obligation pour le patron d'ouvrir les négociations, et de la désignation d'un médiateur.

Le lendemain se déroula un simulacre de négociation. Le patron n'avançait rien d'autre que des " mesurettes " déjà décidées bien avant la grève.

Pendant les quatre jours qui ont suivi, plusieurs centaines de personnes ont occupé l'entreprise pendant les heures autorisées, et des salariés ont pu assister aux réunions habituellement réservées aux délégués. Les participants ont ainsi pu découvrir, un peu effarés, le visage d'un patron refusant de négocier, arrogant, hautain, méprisant et provocateur, ce qui lui valut d'être copieusement chahuté !

Suite au mouvement et après intervention du " médiateur ", le samedi soir 11 mars, la direction accordait :

- une prime forfaitaire de 4 000 F ;

- 50 nouveaux recrutements immédiats en CDD susceptibles d'être transformés en CDI ;

- prêt gratuit d'un mois et demi de salaire remboursable sur cinq ans ;

- ouverture des négociations sur la réduction du temps de travail en octobre prochain ;

- paiement de deux jours de grève (mardi et samedi).

A l'annonce de ces résultats, obtenus après une grève relativement courte, la centaine de grévistes encore présents ce samedi soir a décidé la reprise du travail avec le sentiment d'avoir gagné. Tous ont conscience que le patron, avec son action en justice qui a mal tourné pour lui, a subi une sacrée déculottée. Et puis avec le paiement des deux jours de grève et de la prime de 4 000 F, nos capacités financières sortent intactes de ce conflit. On s'est donc donné rendez-vous à la rentrée, pour réclamer cette fois-ci une réduction du temps de travail, sans annualisation ni flexibilité !

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