Alstom Belfort : La direction rajoute encore des licenciements17/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1653.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom Belfort : La direction rajoute encore des licenciements

A Belfort, depuis l'annonce des plans de licenciements dans les secteurs ABB-Alstom Power, et le débrayage de 1 200 travailleurs qui s'en est suivi, la direction mobilise la maîtrise pour dire et redire aux travailleurs qu'ils ne doivent pas trop s'inquiéter, qu'il n'y aura pas de licenciements, que tout sera fait pour les reclassements et... qu'il faudrait se remettre au travail. Car depuis deux semaines, sachant que un sur deux, voire deux sur trois ont leur emploi menacé, ce n'est pas la production et le respect des délais qui motivent le plus les ouvriers. D'ailleurs, le chef qui a osé, la semaine dernière, refuser des congés RTT de 1999 à ceux de l'IHT, soi-disant parce qu'ils ne pointaient plus leur production, est tout de suite revenu en arrière quand on lui a signifié, pour le coup, que nous allions arrêter de pointer totalement.

Dans une ambiance d'inquiétude, il y a beaucoup de discussions sur ce qu'on peut faire pour contraindre les patrons à reculer, sachant qu'il ne faudra compter que sur nous-mêmes. Nous avons été abreuvés de déclarations des représentants du gouvernement, en particulier de Chevènement qui, en tant que représentant de Belfort, bavarde mais ne fait rien d'autre.

La semaine dernière, la direction en a remis une louche quand elle a annoncé qu'elle avait encore un projet de 250 à 300 licenciements à la Traction, le secteur ferroviaire qui ne compte plus que 900 travailleurs. Là encore, c'est un emploi sur trois de supprimé, après le plan dit " social " de 280 suppressions d'emplois bouclé il y a tout juste quelques mois et qui s'est traduit par des licenciements et des reclassements bidon, menant droit à l'ANPE.

La manifestation du mercredi 15 mars à Belfort se préparait, organisée par les organisations syndicales avec appel à la grève sur l'usine pour y participer, au même moment que celle appelée à Paris par les autres sites ABB-Alstom Power. La banderole de tête retenue était " Bilger, Darmon, RETIREZ vos plans de casse. Jospin INTERDISEZ leurs suppressions d'emplois ". Cette manifestation s'annonçait nombreuse. Tous les militants syndicaux qui ont distribué le week-end précédent un tract d'appel à la population sur les marchés et devant les grandes surfaces ont reçu de nombreuses marques de solidarité active, car les 1 100 suppressions d'emplois à Belfort, c'est au moins 1 100 chômeurs de plus, sans compter la disparition des emplois dits induits. Et cela simplement pour qu'une poignée de gros actionnaires puissent s'enrichir !

Pour les faire reculer, une manifestation ne suffira pas. Mais c'est la première, et son succès peut être le signe que nous avons bien des moyens pour que l'inquiétude change de camp.

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