Mines de Potasse d'Alsace : Débrayages et grève10/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1652.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mines de Potasse d'Alsace : Débrayages et grève

Aux Mines de potasse d'Alsace, suite à la découverte de streptocoques fécaux dans l'eau de boisson et des douches du puits de Berwiller, et face à une direction qui cherchait à minimiser le problème de la pollution, les mineurs du puits ont imposé à celle-ci un peu plus de sérieux.

Il faut savoir que ce problème de l'eau n'est pas anodin. Les mineurs fond de potasse consomment de 3 à 5 litres d'eau par poste de travail étant donné la chaleur qui règne au fond, la roche étant à une température d'environ 50 degrés.

La direction de la mine avait prévu de transporter les mineurs pour leur faire prendre la douche au puits Amélie à 5 km de là. Les mineurs ont refusé et ont débrayé la journée du 21 février en exigeant que la direction règle immédiatement le problème. Après avoir fait le malin, le directeur, à qui les mineurs avaient fait ingurgiter un grand gobelet de l'eau des douches, décidait donc de mettre le puits en chômage technique pendant deux jours afin de trouver une solution. La direction payait les deux jours de chômage technique et le jour de débrayage en la déclarant "journée de sécurité constructive".Ce, qui à ce tarif, donne vraiment envie d'être constructif.

Parallèlement, les mineurs de jour (en surface) en 3 x 8 de la Fabrique au puits Amélie demandaient 10 jours de réduction du temps de travail supplémentaires aux 15 jours qu'ils avaient obtenus dans le cadre de la loi Aubry. Pour cela, ils refusaient de travailler le week-end depuis 4 semaines. Le mercedi 1er mars, ils se mettaient en grève totale, et, du fait de leur situation particulière dans l'entreprise, le lundi 6 mars, toute la production des mines était paralysée, plus rien ne pouvait tourner. La rumeur courait alors que la direction envisageait le lock-out pour le reste des mineurs. Seulement la direction risquait de tomber sur un os.

En effet, le 7 mars, une intersyndicale était prévue encore sur un autre problème, le mécontentement montant chez les mineurs de fond qu'on est en train de reconvertir au jour en vue de la fermeture prochaine des mines. La mutation s'accompagne en effet d'une perte de milliers de francs sur le salaire et le report de la date de départ en retraite. Du coup, le 6 mars au soir, la direction annonçait qu'elle cédait 6 jours de RTT supplémentaires à rajouter aux 15 déjà acquis pour le personnel en 3 x 8 de la Fabrique. Elle payait également un jour de grève. La grève s'arrêtait alors.

Il n'en reste pas moins que, si une partie des mineurs a droit à 21 jours de RTT, on ne voit pas pourquoi l'ensemble des mineurs n'y auraient pas droit aussi. Une grève peut en cacher une autre...

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