Le gouvernement de la gauche plurielle et les patrons : Alors, heureux ?10/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1652.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Le gouvernement de la gauche plurielle et les patrons : Alors, heureux ?

" Pour nous, les entrepreneurs, la croissance que nous connaissons, c'est le bonheur ! " s'exclamait le baron Seillière, patron des patrons et président du Medef, au Grand Jury RTL-Le Monde du début mars. Ce cri du coeur n'allait pas sans quelques manifestations appuyées de reconnaissance à l'égard du gouvernement. Seillière a énuméré comment " les pouvoirs publics se sont ralliés à l'économie de marché " (ce qui n'est certes pas une nouveauté), comment " ils privatisent à tour de bras ", en le disant ou pas, a-t-il précisé ironique, et comment ils favorisent " l'expansion internationale " des entreprises.

Evidemment, il y a bien ce que Seillière appelle " le coup de force contre les entreprises ", cette loi des 35 heures de Martine Aubry, à laquelle il fait semblant d'être toujours " très opposé " en développant une argumentation on ne peut plus hypocrite à propos des salaires. Car, a-t-il expliqué, si la croissance qui rend les entrepreneurs si heureux leur interdit d'augmenter les salaires, c'est parce que " la loi des 35 heures prive les salariés d'une partie du pouvoir d'achat qu'ils seraient en droit d'attendre d'une période de croissance ", puisqu'elle oblige les patrons à rationner le temps de travail sans toucher les salaires. En somme, si les patrons avaient pu abaisser le salaire en même temps que l'horaire officiel du temps de travail, alors là, oui, ils auraient pu augmenter la paye en faisant travailler plus !

A ces patrons prospères et arrogants, que le gouvernement de la Gauche plurielle sait manifestement rendre parfaitement heureux, il n'y a bien que la colère de tous les exploités qui puisse donner la réponse qui convient.

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