De Panafieu : Des jardins... Au piquet!10/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1652.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

De Panafieu : Des jardins... Au piquet!

Ah Paris, l'éblouissement de ses théâtres, de ses spectacles ! En ce moment on joue une pièce à ne pas rater ; elle tient des Marx Brothers, et pourrait s'appeler : " Panique à l'Hôtel... de Ville ".

Dans le rôle du méchant qui, derrière une onctuosité de façade, dissimule sa poigne de fer, il y a l'inimitable Tiberi, acteur ringard mais qui s'accroche. Derrière lui, sa Lady Macbeth de femme, Xavière, qui le pousse dans l'ombre. Tiberi tient en main l'appareil municipalo-RPR, ou du moins croit le tenir, car voilà qu'un des membres du sérail, Françoise de Panafieu, vient de faire acte public de candidature à la mairie. Contre Tiberi, donc.

Dans ce milieu-là, comme dans le milieu tout court, c'est quelque chose qui ne se pardonne pas. Car qui a fait de Panafieu ce qu'elle est, sinon Tiberi ? Et elle ose se révolter contre son père, pour ne pas dire son parrain ? Tiberi l'a donc démise aussitôt de son poste d'opérette, adjointe aux parcs et jardins.

L'herbe des parcs n'en poussera sans doute pas plus mal, bien sûr. Et puis, comme ça, l'élection va se passer entre hommes, car pour le moment, avec Tiberi, Séguin, peut-être Balladur, Delanoë, et Lang, il n'y a que des hommes parmi les prétendants ! On discutera de " parité ", " journée des femmes ", etc, une autre fois !

Tiberi, qui pense tenir en main les militants vrais - ou virtuels - du RPR, propose donc que ce soit les militants qui décident du candidat qui sera finalement retenu.

A quoi Séguin contre-propose en disant qu'il faudrait des " primaires " au sein de l'électorat RPR pour trancher, en espérant que dans ces conditions il aura la majorité.

Quant à Alliot-Marie, la nouvelle patronne du RPR, qui penche visiblement pour Séguin, elle veut faire traîner les choses. Car si elle désavoue trop tôt Tiberi, cela risque d'entraîner crise et scandale durant des mois (les élections sont dans plus d'un an) au sein de la majorité municipale. Et alors, ce serait la droite dans son ensemble qui risquerait le naufrage. Car Tiberi (c'est lui le méchant, rappelons-le) n'est pas homme à sombrer tout seul, et il voudra peut-être contre-poignarder ses " amis " et leur faire payer leur traîtrise.

A gauche, si les propos sont plus courtois, les vacheries ne manquent pas. Ainsi, Delanoë a estimé que son rival Lang était " inadapté pour cette campagne ". A quoi Lang a répondu : " S'il y avait comme aux Etats-Unis de véritables primaires populaires, je serais choisi. "

On notera la symétrie : les deux candidats " locaux " Tiberi et Delanoë voudraient que les militants choisissent. Et les deux " parachutés ", Séguin et Lang, aimeraient des primaires.

Bref le scénario se déroule, et d'autres personnages vont peut-être rentrer en scène. Pour le moment le public suit avec un certain amusement. Mais si cela durait trop longtemps, il pourrait se lasser et même crier " Remboursez ! "

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