CGE - Vivendi (Huningue - Haut-Rhin) : Cinquième semaine de grève contre deux licenciements10/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1652.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CGE - Vivendi (Huningue - Haut-Rhin) : Cinquième semaine de grève contre deux licenciements

Le 7 février, la direction de la région Est de la CGE (800 salariés) prononçait le licenciement pour faute grave de deux salariés de Huningue (40 salariés). La direction leur reproche de ne pas avoir procédé au "blindage" (étayage) d'une tranchée d'une certaine profondeur dans laquelle ces deux salariés travaillaient pour réparer en urgence, un samedi, une fuite d'eau. Or ces deux salariés avaient bien cherché le blindage, mais n'en trouvant pas, et pour faire face à l'urgence de la fuite, ils ont dû travailler comme ils ont pu.

Vu l'aggravation des conditions de travail, l'augmentation des charges et la diminution des effectifs, vu l'absence de formation donnée aux salariés, les mutations d'un poste à l'autre sans formation, l'absence de sécurité dans le travail, la responsabilité de l'incident est bien sûr à imputer à la direction et pas aux salariés. C'est pourquoi ces licenciements paraissent totalement abusifs aux salariés de l'entreprise.

Et là où les motivations du patron apparaissent le plus clairement, c'est que, d'une part, il licencie un vieux salarié à qui il n'a jamais rien été reproché, à 10 mois de la retraite, ce qui est révoltant, et, d'autre part, un militant CGT qui venait juste de déposer les statuts du syndicat CGT pour la région Est chez CGE.

Ce militant avait déposé les statuts le 15 novembre 1999 et les faits qui lui sont reprochés datent du 20 novembre 1999 ! Et la direction n'a pas hésité, deux mois après les faits, à faire rouvrir la tranchée pour faire constater par huisser l'absence de blindage. Et pour cause, la CGTétait en train de préparer un mouvement contre des restructurations. Car si l'eau a été la vache à lait du groupe Videndi pendant des années, il semble aujourd'hui à ces patrons que ça ne rapporte plus assez et qu'ils envisagent donc des "dégraissages" comme ils disent.

Comble du cynisme, le directeur qui a signé les licenciements est parti aussitôt se prélasser en vacances en Egypte !

C'est la première grève à la CGE Videndi de Huningue, mais les salariés sont bien décidés à se faire respecter. Ils en ont marre du mépris, du manque de respect qu'affiche à leur égard la direction. Ils ont manifesté à Huningue et Saint-Louis puis ils se sont adressés à l'ensemble du groupe. Le 29 février, à l'appel d'une intersyndicale, 54 % des effectifs salariés dans toute la France faisaient un jour de grève d'avertissement.

Pour le moment la direction reste muette, mais les salariés sont loin d'avoir dit leur dernier mot. La grève est suivie à 100 % (hormis les cadres) depuis le début et ils ne sont pas prêts de lâcher

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