Les emplois jeunes à la SNCF : RER ligne C - colère et journée de grève03/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1651.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les emplois jeunes à la SNCF : RER ligne C - colère et journée de grève

Voilà bientôt deux ans que la SNCF recourt aux emplois jeunes pour tenir des postes qui ressemblent comme deux gouttes d'eau aux postes d'accueil tenus par des cheminots au statut (titulaires). La belle aubaine, des jeunes entre 20 et 29 ans (eh oui!) avec un contrat renouvelable tous les ans sur une période de cinq ans maximum. Les salaires sont ceux de débutants, sans certaines primes. Par contre les contraintes d'horaires, de flexibilité, de pénibilité voire de risques, à certaines heures notamment, sont celles de nombreux cheminots au statut.

Certains en sont même à leur troisième année si l'on tient compte de contrats similaires passés avec des associations et des communes.

Passé une première période de découverte de l'entreprise et d'appréciation de la situation de salarié avec paie régulière, c'est l'injustice et l'inquiétude qui prennent le dessus. D'autant que la SNCF, après avoir fait passer des tests d'embauche aux emplois- jeunes, leur a promis qu'ils seraient probablement embauchés définitivement. Juste un espoir, vite ébranlé par d'autres annonces: délai de séjour avant titularisation de 30 mois, puis 18 mois mais en y ajoutant des tests supplémentaires.

Sur la zone de JuvisyBrétigny-Massy (Ligne C de RER), les emplois-jeunes sont nombreux (plus d'une centaine sur un total de 1500 à la SNCF) et parmi les plus anciens. Ils avaient déjà fait savoir leur inquiétude.

Puis on a appris, début février, que des emplois-jeunes, venus notamment de Villeneuve Saint-Georges, avaient fait une action à la Gare de Lyon à Paris.

Décidés à ne plus attendre, des emplois-jeunes de JuvisyBrétigny-Massy ont décidé de se réunir. Ce fut un succès qui les a encouragés à continuer et même à créer un Comité pour les emplois-jeunes élu pour organiser réunions et actions. S'apppuyant sur un préavis de grève de la CGT de la Région, ils ont informé de ce mouvement et l'ont préparé. Avec succès puisqu'ils se sont retrouvés très nombreux le 23 février, en grève, à participer à Montparnasse à une manifestation et intervention face à la direction SNCF, lors d'une réunion du Comité d'entreprise.

La direction a alors annoncé ce qui était sorti quelques jours auparavant de discussions de l'Observatoire constitué au niveau national entre elle et les syndicats, qui prévoient nationalement l'embauche de 1000 emplois-jeunes, 350 en 2000 et 650 en 2001. Ce qui serait plutôt encourageant a priori. Mais les emplois-jeunes ont quelques raisons de se méfier et d'y croire à peine, sans parler des problèmes de sélection par les diplômes ou les tests psychologiques, du choix à la tête du client et... de tous ceux qui ne seraient pas embauchés. Et puis 2001, c'est la quatrième année pour certains.

Alors ils continuent pour leur revendication: même travail, même statut pour tous! Et la SNCF devra compter sur leur détermination à l'arracher.

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