Lundi 28 février, à la Gare du Nord de Paris, un rassemblement se tenait avec environ 200 cheminots dont 60 emplois-jeunes venant de toute la région Nord, bien plus que lors des précédents rassemblements. Le rassemblement était soutenu par les syndicats CGT, FO et Sud-Rail, mais c'est surtout l'activité des emplois-jeunes eux-mêmes pendant les jours précédents qui a permis aux cheminots et aux emplois-jeunes dispersés dans les gares de banlieue d'être, informés et invités à cette assemblée.

La manifestation a aussitôt mis de l'ambiance dans la Gare du Nord: avec les pancartes, les slogans, les sifflets et des fumigènes, il était difficile de ne pas entendre la revendication: « Embauche immédiate de tous le s emplois-jeunes ». Les chefs sont prudemment restés au balcon alors que des voyageurs attentifs ont pu connaître la situation: les emplois-jeunes font le travail et les horaires décalés des cheminots, y, compris le travail en I équipes et le week-end, mais ils sont sous-payés et sans aucune garantie d'embauche.

Le directeur des Ressources humaines de la Région Nord est venu s'expliquer devant tous. Il a dit qu'à la place des dix embauches immédiates d'emplois-jeunes au cadre permanent de la SNCF, il acceptait de monter à trente alors que nous sommes deux cents emplois-jeunes sur la région Paris Nord!

Cela a été pris comme une insulte. Et quand il a prétendu que, d'après lui, nous n'avons pas « le niveau de formation nécessaire », cela a été le tollé: nous lui avons rappelé que cela fait souvent deux ans que nous assurons l'accueil dans les gares et les trains, à l'égal des cheminots. Il a même dû admettre qu'il ne pouvait pas faire de différence entre un emploi-jeune et un cheminot. I1 a aussi mis en avant la promesse d'embauche de mille emplois-jeunes sur l'ensemble de a SNCF (sur 2000) d'ici fin 2001, c'est-à-dire dans deux ans. Nous avons rappelé que nous voulons l'embauche immédiate e tous, maintenant et pas dans deux ans.

Comme nous avions assez vu et entendu ce directeur, nous sommes repartis en manifestation, toujours à deux cents dans la Gare, faisant le tour des guichets, des bureaux de la direction, de la gare banlieue, de la cantine de la Gare de l'Est et dans la Gare de l'Est.

Assurément, la SNCF n'a pas fini d'entendre parler de l'emauche des emplois-jeunes.