Une banlieue pavillonnaire américaine, aux maisons proprettes, sagement alignées, posées sur des pelouses bien arrosées avec des haies de rosiers soigneusement entretenus. Bref, le cadre parfait pour une famille de la petite bourgeoisie américaine. Rien ne dépasse, tout va bien dans ce couple uni aux deux enfants prometteurs, qui se plie à tous les conformismes de l'American Way of Life. Et pourtant, derrière les apparences, personne n'est vraiment heureux, vraiment en accord avec soi-même, la déprime du père va le révéler, démolissant toutes les certitudes et engendrant bien des malentendus, aux conséquences imprévisibles parfois.

Dans ce film on rit souvent, parce que l'histoire est traitée avec beaucoup d'humour. Le héros du film - ce père de famille s'apitoyant sur lui-même - décide soudain d'abattre le barrage entre ce qui se fait dans le monde de la petite bourgeoisie (américaine ou non d'ailleurs) et ce qui ne se fait pas mais qu'il a toujours eu envie de faire. Quand il passe aux actes, cela crée bien des situations cocasses. Mais on ne fait pas que rire, car, ce faisant, le film met à nu des préjugés odieux, des façons d'être méprisables et des personnalités à la dérive. Le tout compose un mélange grinçant et très émouvant.