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- Lutte ouvrière n°1650
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La Poste - Saint-Jean-de-Luz : Les facteurs se rebiffent
A Saint-Jean-de-Luz la direction locale de La Poste avait sans doute mis son point d'honneur à ne pas faire moins que les autres directions dans la volonté d'arnaquer grossièrement les postiers. Elle commença donc par contester la réalité des 39 heures de travail hebdomadaires des facteurs et entreprit, à l'aide de " vérificateurs " collés derrière chacun, d'évaluer individuellement la durée de nos tournées de distribution. Les intentions de la direction étaient claires. Plus elle diminuerait sur le papier notre temps de travail, plus elle pourrait envisager sereinement le passage aux 35 heures sans devoir créer un seul emploi... et pourquoi pas en en supprimant.
Pour les facteurs les choses étaient aussi évidentes. De 39 à 35 heures, ça fait quatre heures tout rond que la direction devait nous rendre chaque semaine jusqu'à la mise en place effective des 35 heures qui impliquait la création de trois emplois.
Vendredi 11 février une centaine de postiers de la Côte basque en grève se rassemblaient donc devant le bureau de poste de Saint-Jean-de-Luz à l'appel de la CGT et de SUD. La direction ne voulut rien savoir et s'entêta. Têtus il faut croire que nous l'étions plus qu'elle. Le lendemain vingt-quatre facteurs de Saint-Jean-de-Luz sur trente-deux demeuraient en grève. Trois jours plus tard nous étions toujours grévistes, en entraînant même quatre nouveaux collègues avec nous.
En fin de matinée le mardi 15 février, la direction enfin recula. Elle s'engage à nous compenser quatre heures par semaine jusqu'à la mise en place des 35 heures et devrait créer trois emplois. Pour faire face au surcroît de courrier (25 000 lettres sont distribuées en moyenne chaque jour sur Saint-Jean-de-Luz et Hendaye, et une semaine de courrier est en attente) nous serons compensés d'une heure chaque fois que nous devrons faire dix minutes de tri supplémentaires.
Toutes les pendules sont loin d'être remises à l'heure, mais, au moins, preuve est faite qu'il ne sert à rien de baisser les bras en attendant de voir si demain sera pire qu'aujourd'hui.