Une régression générale qui mérite une riposte d'ensemble18/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1649.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Une régression générale qui mérite une riposte d'ensemble

Les dotations en postes d'enseignants, partiellement connues dans le primaire, n'ont pas été encore anoncées dans tous les secteurs de l'Éducation nationale. Dans bien des lycées, on attend toujours une information qui tarde plus que de coutume. Ce n'est évidemment pas un hasard, car là où l'annonce a été faite, parfois à l'initiative personnelle de certains proviseurs, c'est le même couperet que dans le premier degré. Ainsi, dans les lycées professionnels, à Paris, le rectorat a prévu des suppressions de postes allant jusqu'à plus de 15% de l'effectif.

L'ampleur de ces suppressions est manifestement une première conséquence de la réforme de l'enseignement professionnel qui prévoit, dès la prochaine rentrée, des mesures qui reviennent à introduire l'annualisation et la flexibilité du temps de travail pour les enseignants. Ailleurs, dans les lycées d'enseignement technique ou d'enseignement général, on ne sera pas épargnés. Fait significatif, le nombre de places proposées aux concours de recrutement des professeurs du secondaire, toute catégorie confondue, est en recul de 12%, soit près de 2 700 postes en moins par rapport à 1999, qui était déjà une année de recul.

C'est donc bien partout que l'on peut s'attendre à des suppressions de postes. Cela veut dire pour la rentrée prochaine des classes encore plus surchargées, une multiplication des emplois précaires que les rectorats utilisent pour boucher les trous dans les effectifs, au coup par coup, et au dernier moment.

Manifestement, le gouvernement semble vouloir accentuer son offensive contre l'Éducation nationale, comme il le fait contre toute la fonction publique.

Mais il n'est pas certain qu'une telle politique passe. Depuis des semaines maintenant, des milliers de personnes - enseignants et parents d'élèves - manifestent dans l'Hérault et le Gard. Sur les 600 écoles primaires et maternelles de ce département, plus de la moitié étaient fermées, ou occupées par les parents, ces dernières semaines. À Nîmes et Montpellier, des cortèges imposants ont défilé à plusieurs reprises, pour réclamer les centaines de postes nécessaires.Dans de nombreux autres départements, sans avoir cette ampleur, des occupations d'écoles et de collèges ont eu lieu aussi et continuent encore.

Dans les lycées d'enseignement professionnel, la mobilisation a été importante à la veille des vacances scolaires.

Tous ces mouvements vont bien sûr dans le même sens et expriment le même ras-le-bol de cette politique de réduction des moyens mise en oeuvre par le gouvernement. Ce dernier craint bien évidemment qu'ils convergent, d'où les annonces étalées dans le temps.

Eh bien, faisons tout pour confirmer ses craintes. Dès la rentrée scolaire, de multiples manifestations sont prévues à l'appel des syndicats d'enseignants. Il faut bien sûr qu'elles soient un succès et un premier pas vers un mouvement plus général.

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