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Lire : La concession du téléphone d'Andrea Camilleri
Comme dans la plupart des livres d'Andrea Camilleri, romancier sicilien, l'histoire se déroule dans la ville imaginaire de Vigata (une ville qui pourrait se situer non loin d'Agrigente en Sicile, sa ville natale).
A la fin du siècle dernier, un commerçant en bois se retrouve en butte aux autorités politiques... pour avoir voulu installer le téléphone à son domicile, chose nouvelle à l'époque. À partir de ce fait divers, naissent intrigues, quiproquos et rebondissements de situation qui font toute la saveur du récit.
Jeté en prison par un préfet à moitié fou qui le considère comme un dangereux révolutionnaire, libéré par un ordre du ministère de l'Intérieur, il n'a ensuite de cesse que d'échapper aux mains de la mafia.
Écrit sous forme d'un échange épistolaire entre les différents protagonistes, les mésaventures de ce commerçant subversif bien malgré lui, servent de prétexte à Camilleri pour peindre avec humour le prêtre du village et ses idées rétrogrades, le pouvoir politique et son autoritarisme, les carabiniers royaux qui ne brillent guère par leur intelligence, et enfin, le parrain de la mafia locale et son homme de main plus simplet que méchant.
On lit avec plaisir ce livre qui évoque avec verve les moeurs de la Sicile de la fin du XIXe siècle.
René CYRILLE
Andrea Camilleri, La Concession du téléphone, Fayard, 115 F.