Depuis le 31 janvier, de nombreux facteurs d'Ille-et-Vilaine sont en grève reconductible contre l'application des 35 heures que La Poste veut leur imposer : en ville, travail tous les samedis au lieu d'un samedi sur deux et, dans les zones rurales, tournée normale tous les samedis au lieu d'une distribution allégée (plis urgents principalement).

La Poste veut augmenter la charge de travail : ainsi dans un quartier de Rennes, le courrier serait réparti sur 36 tournées au lieu des 41 existantes.

La direction de La Poste refuse, comme le gouvernement dans tous les services publics, les embauches indispensables. Les syndicats réclament 400 postes supplémentaires alors que la direction parle de 180 postes, mais sans que personne ne puisse vérifier le nombre réel de ces embauches ni savoir s'il s'agit vraiment de créations de postes !

Le mécontentement est profond. Il s'est exprimé à travers l'occupation de la Direction départementale jusqu'à samedi matin 12 février. Mais surtout plusieurs facteurs sont allés faire le tour des autres bureaux de poste pour entraîner leurs collègues dans la grève. Cela a manifestement réussi puisque les pourcentages de grévistes, descendus il y a une semaine à 10-12 %, sont remontés à 25-30 % de l'ensemble des agents.

Un rassemblement de 120-150 personnes s'est tenu samedi après-midi devant la Préfecture. Lundi 14 février, une quarantaine de bureaux de poste étaient en grève avec des pourcentages souvent de 70, 80 ou 100 %. Les agents de l'équipe de nuit du centre de tri Airlande sont également en grève.

Même si 15 jours de grève commencent à peser, beaucoup se disent qu'ils ont là une occasion à ne pas manquer de faire céder leur direction, comptant également sur l'extension de la grève dans d'autres départements.