Emplois-jeunes et enseignement privé18/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1649.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Emplois-jeunes et enseignement privé

Nous publions des extraits d'une correspondance qui nous a été adressée :

" Je me permets de vous adresser ce courrier pour vous alerter d'une situation que je juge inacceptable.

Je veux parler ici du statut des aides-éducateurs (emploi-jeune) qui travaillent dans les établissements d'éducation du domaine privé.

Bien souvent ces jeunes n'ont pas choisi de travailler dans le secteur privé plutôt que celui du public. Ils ont seulement envoyé leur dossier au rectorat d'académie le plus proche de leur domicile et c'est le rectorat qui a transmis leur dossier aux écoles privées.

Le problème c'est que, lorsque ces jeunes sont employés dans une école privée, le rectorat se désintéresse complètement de leur sort. Ils ne bénéficient d'aucun soutien à la formation, d'aucune orientation et lorsque ceux-ci s'adressent aux rectorats, ceux-ci expriment clairement leur désintérêt, voire même leur dédain vis-à-vis d'eux.

Ils sont pourtant payés avec des fonds publics et ont été recrutés sur les mêmes critères que les aides-éducateurs des écoles publiques. Aucun contrôle des activités qu'ils pratiquent dans les écoles n'est fait et ce malgré un Bulletin officiel de l'Éducation nationale qui établit leurs responsabilités et leurs activités.

Cela mène bien évidemment à des abus, certains aides-éducateurs du privé étant même obligés de faire fonction d'homme ou de femme d'entretien puisque ces écoles les obligent à faire le ménage des classes après les cours. Certains travaillent neuf voire dix heures par jour et n'ont que trente minutes d'interruption pour se restaurer le midi et encore cela se passe pendant la surveillance de cantine.

Les exemples ne se limitent pas à un cas et je pourrais en citer des dizaines. Ces jeunes se retrouvent donc " parqués " dans une école privée pour cinq ans sans réelles perspectives d'avenir et ne bénéficiant pas du soutien qu'apporte l'Education nationale aux aides-éducateurs du secteur public.

Quel est donc le véritable statut de ces " sous "-aides-éducateurs ? Pourquoi ne pas leur octroyer les mêmes droits, le même soutien qu'à leurs collègues du secteur public ? Je ne suis pas aide-éducateur mais mon amie, comme vous le devinez, est aide-éducatrice dans une école privée parce que le rectorat de Lille a décidé d'envoyer son dossier au diocèse d'Arras et non pas à des écoles publiques.

L'exemple le plus flagrant de désintérêt du ministère de l'Education nationale face aux aides-éducateurs du privé est récent et de surcroît révoltant. En effet, dans l'académie de Lille, aucun aide-éducateur n'a encore reçu, en ce jour du 10 février 2000, son salaire du mois de janvier, alors que tous les aides-éducateurs du service public ont été payés au plus tard le 28 janvier !

Lorsque l'on se renseigne au rectorat la réponse est claire et stupéfiante : " Oui, c'est vrai, nous n'avons pas encore reçu l'argent pour payer les aides-éducateurs du secteur privé, je ne sais pas quand vous serez payés. Je ne peux vous apporter aucune aide, nous n'allons pas puiser dans notre cagnotte pour vous payer ".

Partager