Depuis dix mois, les étudiants mexicains sont en grève. Ils protestent contre l'augmentation des droits d'inscription dans les facultés. Jusqu'à présent, ceux-ci étaient assez symboliques, mais le gouvernement a décidé de les faire passer à 120 dollars, ce qui est à peu près l'équivalent du salaire mensuel minimum. Pour faire taire la contestation et tenter de mettre fin à la protestation étudiante, il a fait intervenir la police dans l'une des facultés de Mexico, où les dirigeants du comité de grève des étudiants avaient l'habitude de tenir leurs assemblées générales. Quelque 450 étudiants ont ainsi été arrêtés et incarcérés dimanche 6 février au petit matin.

Dans les semaines précédentes, le mouvement étudiant mexicain s'était affronté à plusieurs reprises avec la police. Le 11 décembre dernier, près d'une centaine d'étudiants avaient été arrêtés et incarcérés pendant une semaine. Le recteur Barnès, qui entend imposer cette réforme, avait dû démissionner. Le 1er février, les affrontements avec la police ont entraîné deux blessés et environ 250 arrestations.

Vendredi 4 février, le comité de grève des étudiants avait appelé à une manifestation à laquelle il y a eu 25 000 participants, des étudiants bien sûr, mais aussi leurs parents et ceux qui sympathisent avec un mouvement qui entend faire respecter l'accès de tous à la scolarité et aux études supérieures. Participait également le syndicat des personnels ouvriers des universités. C'est peut-être la popularité grandissante de ce mouvement que le gouvernement a cherché à casser net.

Les différents partis politiciens, aussi bien le Parti Révolutionnaire Institutionnel, parti au gouvernement depuis pratiquement trois quarts de siècle et responsable de cette attaque policière contre les étudiants, que son opposition, le Parti de la Révolution Démocratique (PRD) de Cardenas, protestent contre cette répression. Au total, il y aurait quelque 800 étudiants mexicains actuellement incarcérés dans le cadre de ce mouvement.