Lire : Sempre Caro, de Marcello Fois04/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1647.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

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Dans la Sardaigne de la fin du XIXe siècle, l'avocat Bustianu, admirateur du poète Leopardi, aux idées généreuses, accepte de prendre la défense dujeune Zenobi Sana, accusé d'avoir dérobé quelques agneaux à Cosma Casùla Pes, son futur beaupère mais aussi son employeur et grand propriétaire terrien. Parce qu'il clame son innocence et refuse tout compromis, le jeune Zenobi Sana est contraint de se réfugier dans le maquis. Ses affaires se compliquent encore lorsqu'on retrouve le corps de Cosma criblé de plomb, au pied d'un olivier.

Ce fait divers sert de trame à l'auteur pour dépeindre les moeurs moyenâgeuses des villages reculés des montagnes arides de la Sardaigne. Au terme d'une longue enquête, l'avocat Bustianu dévoile les enjeux qui se cachent derrière l'apparente simplicité de cette « affaire de famille». Il réussit à rompre la loi du silence, à bousculer les idées reçues d'une justice expéditive prompte à jeter en prison les plus pauvres (la fuite n'est-elle pas un aveu de culpabilité?), à démêler les rivalités d'intérêts qui déchirent les grandes familles de propriétaires terriens, pleines d'esprit de vengeance ancestrale qui empoisonnent le présent, et de convoitises.

La peinture de quelques grandes familles toutes-puissantes, au-dessus de tout soupçon, protégées par l'Eglise et par les autorités locales, qui n'ont de cesse d'agrandir leurs propriétés, est très réussie.

Un petit roman intéressant sur la Sardaigne au XIXe siècle. Dommage qu'il soit aussi cher.

R. C. Sempre caro de Marcello Fois, Tram'Editions, 120 pages, 98 F

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