Depuis lundi 17 janvier, les services de la distribution de Villeurbanne, aussi bien courrier que paquets et cedex, ont fait grève à plus de 90 %. Piquets de grève 24 heures sur 24, délégations à la direction départementale de La Poste, visite au bureau du 8e arrondissement de Lyon, assemblées générales, les postiers villeurbannais protestaient contre les modalités de l'application des 35 heures.

La direction locale voulait supprimer 14 tournées sur les 94 existantes, passer aux 35 heures sans créer d'emplois, bouleverser les horaires de travail aux cedex et à la distribution des paquets, tout cela pour avoir du personnel disponible. Elle comptait le transformer en " cycleurs " pour remplacer les titulaires en repos cyclique. Ces repos cycliques sont d'ailleurs un objet de litige, parce que si, avec les 35 heures, il y a plus de jours de repos, ils sont placés en semaine et cela se traduit quand même par moins de samedis de repos qu'aujourd'hui.

Après huit jours de grève et l'extension du mouvement au bureau du 8e arrondissement de Lyon, la direction est revenue sur les suppressions de tournées. C'est un point très important pour les facteurs villeurbannais car chaque suppression entraînait un nouvel apprentissage du tri et une désorganisation qui pèse pendant des mois. Elle a accepté des embauches pour être cycleur, mais ce seront des emplois précaires et à temps partiel.

Mais la direction a quand même imposé son système dit " de la Marguerite ", c'est-à-dire la répartition de toute tournée non couverte sur les tournées voisines. Elle est aussi parvenue à imposer que le nombre de samedis libres par an soit ramené à 22, alors que jusqu'à présent chaque facteur en avait 26. Finalement, bien que 50 % des grévistes de Villeurbanne aient souhaité poursuivre le mouvement, il a été décidé de reprendre le travail tous ensemble sur ce compromis.

Lundi 24 janvier, dans le bureau de Lyon 08 qui distribue le courrier des 7e et 8e arrondissements de Lyon, la grève est repartie. Les conditions du passage aux 35 heures proposées par la direction sont très semblables à celles de Villeurbanne et le mécontentement ne pouvait qu'exploser. Là aussi, la grève est très majoritaire.

Là où les projets d'application des 35 heures sont moins avancés, c'est l'inquiétude comme à Lyon 03, ou à la Grande Poste de Lyon où un rassemblement de 150 facteurs a eu lieu et a décidé d'envoyer une motion de protestation et de mise en garde à la direction départementale.

On en est là. Bien sûr, la direction de La Poste cherche à imposer sa politique en prenant les bureaux les uns après les autres, mais il est vraisemblable que l'agitation va se poursuivre dans les jours qui viennent.