Depuis jeudi 20 janvier les facteurs de La Poste principale de Montpellier sont en grève, comme une vingtaine de bureaux de poste du département. Tous les jours les grévistes vont visiter de nouveaux bureaux pour les mettre dans le coup et la grève se propage.

Le mouvement est parti de Frontignan, bureau à forte majorité CGT ; c'est l'application de la loi Aubry qui est à l'origine du mécontentement. La direction générale de La Poste a annoncé que la réduction du temps de travail ne prendrait pas effet avant novembre 2000.

Elle avait fait chronométrer nos tournées pour mesurer, d'après ses termes, "le temps de travail effectif ". Chaque facteur avait été chronométré et les tournées que nous faisions en 39 heures en décembre 1999, par un coup de baguette magique du chronométreur, se transformaient en tournées de 36 heures à Frontignan et 38 h 45 en moyenne à Rondelet, ce qui diminuait le temps de compensation payé en heures supplémentaires par La Poste. Si on suivait les chronométrages, on travaillerait en accéléré comme dans les films de Charlie Chaplin. Les temps de livraison des recommandés ont été diminués, passant de cinq minutes à une minute et demie. Le temps de rangement dans nos sacoches des sacs déposés sur le trajet des tournées dans des coffres ou dans les magasins est limité à trois minutes alors qu'il faut au moins le double de temps pour charger toutes ces liasses qui pèsent environ 25 kg, sur les vélos ou les mobylettes. Pas question pour la direction que nous disions seulement bonjour aux commerçants chez qui les liasses sont stockées ! (...)

Trop c'est trop, et quand, le jeudi 20 janvier, les facteurs de Frontignan, accompagnés des délégués CGT et SUD, sont venus à Rondelet nous appeler à la grève, une bonne moitié des facteurs a suivi. Depuis, tous les matins les facteurs grévistes font le tour des bureaux alentour pour étendre la grève, et ça marche. Après la prise de parole de délégués CGT et SUD, les facteurs nous rejoignent dans la grève les uns après les autres dès que nous passons les voir.

Nous voulons que la direction paye quatre heures supplémentaires à tous tant que les 35 heures ne sont pas appliquées.

Que La Poste diminue vraiment le temps de travail de quatre heures par semaine, qu'elle embauche, en CDI et à temps plein, les contractuels qui sont avec nous et qu'elle crée des emplois de titulaires sans assortir cela de flexibilité, d'annualisation ni de semaines à rallonges.

Un facteur de Rondelet (Poste de Montpellier)