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Hôpitaux engorgés : Il y a urgence !
Les témoignages s'accumulent sur la dégradation du système hospitalier. Faute de crédits et de personnel, les hôpitaux sont de moins en moins capables de faire face aux besoins de la population.
A Paris comme dans les hôpitaux de Toulouse, Strasbourg, Orléans ou Marseille, la situation est particulièrement catastrophique dans les services d'urgences. Les malades doivent attendre des heures, et souvent dans des conditions inacceptables, avant d'être soignés. Quant à ceux dont l'état nécessite une hospitalisation, ils sont souvent confrontés au manque de place dans les services adaptés. Certains médecins n'hésitent pas à dire que l'on n'est pas loin d'une catastrophe sanitaire, ou qu'on atteint un stade critique de sécurité, de qualité et d'exaspération. Quant au personnel, il multiplie les grèves et les manifestations pour dénoncer cet état de fait.
Les représentants des pouvoirs publics, eux, se donnent bonne conscience. Pour expliquer ces dysfonctionnements, ils invoquent les conséquences des intempéries et surtout l'épidémie de grippe. Certes, cette épidémie est importante, mais elle n'est pas d'une ampleur exceptionnelle. Et ce qui est anormal, c'est que les hôpitaux ne soient pas capables de faire face à des maladies somme toute habituelles en hiver.
En fait, c'est toute l'année que les services d'urgences, comme bien d'autres services hospitaliers, connaissent une situation critique, manquant de lits, de matériel et de personnel pour prendre en charge les malades dans de bonnes conditions. Car depuis des années, les gouvernements, qu'ils soient de droite ou se prétendent de gauche, se succèdent pour dire qu'il y a trop de lits dans les hôpitaux publics, qu'il faudrait en supprimer, voire qu'il faudrait fermer certaines structures. Et de ce point de vue, la politique de Martine Aubry ne diffère pas de celle de Juppé : elle est faite de restrictions budgétaires et de suppressions de postes.
Le fonctionnement du système hospitalier n'est pas victime d'une épidémie de grippe ou d'un quelconque virus, mais de cette politique d'économies à tout prix. Les reportages sur le naufrage du système de Santé britannique sont là pour nous montrer où cela peut mener si la population laisse faire.