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- Lutte ouvrière n°1645
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Distriphar (Garonor - Seine-Saint-Denis) : Quand la filiale d'un grand groupe pharmaceutique engendre du travail précaire
La société de distribution de médicaments Distriphar, qui compte 250 salariés à Garonor, est une filiale du groupe HMR (dont la branche pharmacie vient de fusionner avec Rhône-Poulenc pour former Aventis). Elle assure cette distribution des médicaments, grosse de profits pour Aventis, au mépris du Code du travail.
Les employés de cette filiale réalisent en effet la préparation des commandes de médicaments destinés aux pharmaciens, hôpitaux et grossistes. Les médicaments se comptent en boîtes qu'on appelle " unités ". Une quarantaine d'employés titulaires sont affectés à cette tâche.
Depuis la fusion Aventis, la société a repris la distribution d'un laboratoire Rhône-Poulenc : Théraplix. La direction, forte de son bon droit féodal, n'est pourtant pas prête à embaucher. Pour un million d'unités à distribuer en plus, elle a concédé 25 contrats en CDD. Pour le reste, elle fait appel à du personnel intérimaire, malléable et corvéable à merci. La majorité sont des femmes. Elles sont 90 dans ce cas (pour 40 titulaires). Elles restent sans vestiaires, sans encadrement, au mépris des règles de sécurité les plus élémentaires. Quelques-uns de ces intérimaires font un travail de cariste, payés comme un préparateur, car bien sûr cela coûte moins cher. Quant aux agents de maîtrise, ils sont rémunérés à la limite minimaliste de la convention collective.
La préparation de commandes de médicaments exige un certain sérieux. Mais, étant donné l'organisation actuelle imposée par la direction, le taux d'erreur atteint des sommets. Si personne ne s'en aperçoît, c'est finalement la santé du malade qui peut être mise en danger. Et se dire que les médicaments ne sont pas mieux traités que les pots de rillettes n'est pas une consolation !
Certains intérimaires sont mieux lotis que d'autres, si on peut dire : ils ont des contrats d'une semaine. Pour tous les autres, tous les soirs, c'est à côté du téléphone que les intérimaires doivent attendre pour savoir s'ils reviennent le lendemain.
La sélection est facile, étant donné la charge de travail et malgré un accord sur les 35 heures (à la sauce patronale) : il suffit d'avoir refusé une heure supplémentaire, ce qui est très mal vu.
Aventis a beau crouler sous des masses d'argent et pulvériser tous les records de profits, elle engrange des masses d'argent en exploitant et en sous-payant des travailleurs précaires. Il n'y a vraiment pas de quoi pavoiser !