En guise de relèvement des minima sociaux, c'est une bouchée de pain que le gouvernement a accordée pour le 1er janvier 2000 : 50 F d'augmentation par mois environ pour les bénéficiaires du RMI et de l'ASS, moins de 2 F par jour, même pas une demi-baguette. Ils devront désormais se débrouiller pour vivre avec 2 552 F de RMI ou 2 522 F d'ASS. Les personnes âgées sont servies à la même enseigne dans cette distribution. Les pensions de base n'augmenteront que de 0,5 % et le minimum vieillesse, seule ressource des plus pauvres, sera royalement porté à 3 575 F... soit 35 F de plus !

Après cela Jospin, Chirac et autres peuvent toujours parler dans leurs voeux d'une société " plus solidaire ", " plus fraternelle ". Sans doute veulent-ils dire par là une société où de plus en plus de personnes n'ont pas d'autres ressources que la charité pour survivre, une société où augmentent chaque année, parallèlement, le nombre de gens réduits à vivre de ces minimas sociaux dérisoires et la quantité de repas servis par les Restaurants du Coeur.

Oui, c'est cela qu'ils nous préparent pour l'an 2000, comme les années précédentes. Et pendant qu'ils refusent d'augmenter de plus de quelques dizaines de francs les revenus de millions de pauvres, la Bourse peut fêter une hausse de plus de 50 % dans l'année, ce qui veut dire que des gens déjà riches à milliards vont voir se multiplier d'autant leur fortune et leurs revenus.