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Leur société
La pollution, c'est la règle
" L'Erika n'est qu'un navire, des milliers naviguent sur les mers et cette pollution, rare sur les côtes d'un pays développé comme la France, est assez fréquente dans le reste du monde ", a déclaré le directeur des sinistres du FIPOL (Fonds international d'indemnisation des pollutions par hydrocarbures).
Créé en 1971, ce fonds est alimenté par les compagnies pétrolières. Les indemnités versées lors des marées noires ne compensent, de toute façon, pas l'étendue des dégâts. Destinées à apaiser l'opinion publique des pays riches qui constituent malgré tout des clients potentiels, elles ne risquent pas non plus d'entamer les bénéfices colossaux réalisés par les compagnies pétrolières des pays industriels qui figurent parmi les entreprises les plus lucratives du monde. Ce n'est qu'un faux frais minime pour continuer leur course aux profits, qui passe entre autres par l'armement de navires ayant dépassé la limite d'âge, l'usage de pavillons de complaisance qui leur permettent de réaliser d'importantes économies : peu d'impôts, des frais d'immatriculation réduits et une main-d'oeuvre recrutée sous la législation sociale du pays d'immatriculation, donc pour des salaires dérisoires.
Et en plus, comme le reconnaît le dirigeant du FIPOL, " dans le reste du monde ", elles font bien plus de dégâts et ça ne fait pas de drame, en d'autres termes elles rendent encore plus difficile la vie de millions d'individus dans le Tiers Monde sans avoir le moindre compte à rendre et le moindre centime à débourser. Comment dire plus clairement que, pour ces richissimes entreprises, la pollution est le cadet de leurs soucis et qu'elles s'arrangent pour que, dans la plupart des cas, cela ne fasse pas de vagues ?