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- Lutte ouvrière n°1640
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Magneti-Marelli (Amiens) : Grosse combine pour déguiser des licenciements
La direction de l'usine Magneti-Marelli d'Amiens, une usine qui compte 800 ouvrières et produit des tableaux de bord pour voitures, a décidé de filialiser le secteur moulage-plasturgie (10 % des salariés). Cela dans le but de contourner l'accord de réduction du temps de travail qui lui a permis de toucher des aides publiques en échange de la promesse de ne pas réduire ses effectifs.
En octobre 1997, l'entreprise signait un accord de RTT dans le cadre de la loi de Robien grâce auquel elle empochait environ 20 millions de francs jusqu'à 2001. Une bonne affaire pour cette entreprise, filiale du richissime groupe Fiat ; d'autant plus que la direction profitait de l'occasion pour baisser notre salaire de 4 % (17,6 % de moins sur notre salaire de base !) et instaurer plus de flexibilité (travail le samedi-dimanche et travail de nuit pour les femmes).
Nous avons appris par hasard que la direction avait mis en place un tour de passe-passe pour violer l'accord et contourner l'obligation de ne pas supprimer d'emplois d'ici mars 2001 sans pour autant avoir à rembourser l'argent empoché. Dans un premier temps, en août 1999, elle créait une société bidon lui appartenant à 100 %, avec les mêmes ouvrières travaillant dans le même atelier au sein de l'usine, mais désormais comme salariées d'une autre entreprise. Tout cela sans que les salariés en aient été informés. Ce qui montre bien le mépris qu'elle a pour nous, décidant dans leur dos du sort de salariés qui ont contribué à l'enrichir depuis dix ou vingt ans !
Dans un second temps, la direction a programmé pour la fin décembre la cession de cette société écran à un sous-traitant en lui laissant un délai pour déménager dans d'autres locaux.
En France, le groupe Magneti-Marelli a déjà vendu son entreprise de Caen et il s'apprête à faire de même avec celle de Diewse, dans les Vosges. Des magasins et secteurs d'études ont été fermés. À Amiens, notre usine comptait plus de 2000 salariés dans les années 1970. Il n'en reste que 800, bientôt 700 si nous ne réagissons pas, suite aux différentes filialisations ( secteurs du nettoyage, gardiennage, cantine, ateliers de la cyclam... ) D'ici 2002, la direction prévoit qu'il n'y aura plus de travail que pour 300 personnes.
Pour le patron, en regard des profits à réaliser, la vie des travailleurs ne pèse pas lourd. Pour nous faire entendre, un premier débrayage a eu lieu. Et le patron risque une explosion de colère dans un avenir proche.