La Poste (région parisienne) - Paris 20 : Les CDD se rebiffent17/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1640.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste (région parisienne) - Paris 20 : Les CDD se rebiffent

Au service de la distribution du courrier de Paris 20 qui compte 220 facteurs, titulaires et contractuels, les intentions de La Poste étaient perceptibles fin novembre : celle-ci comptait se débarrasser dans un premier temps de 7 CDD, et sans doute aussi des 20 autres CDD au fur et à mesure de l'expiration des contrats, sous prétexte de faire place nette pour de nouveaux facteurs ayant réussi le dernier concours. Au fil des semaines, le nombre des nouveaux recrutements issus du concours qui doivent être affectés à Paris 20 début janvier avait d'ailleurs fondu comme neige au soleil.

Or le manque de personnel est criant (sauf pour la direction). En additionnant CDD, CDI, apprentis, emplois-jeunes et titulaires, le compte n'y est pas, d'autant moins que se profile le passage aux 35 heures, que la direction reporte de mois en mois. Le courrier reste souvent en plan faute de facteurs en nombre suffisant et en conséquence les charges de travail sont plus lourdes les jours suivants, ce qui exaspère les facteurs qui ont vu les conditions de travail se dégrader d'année en année. Quant aux CDD, si quelques-uns ont été recrutés ces derniers jours, une vingtaine sont là depuis l'été, ce qui leur a permis de lier connaissance et aussi d'être appréciés des autres facteurs. Certains CDD avaient pendant des années pratiqué, faute de mieux, de petits boulots. Ils n'ont pas envie de revenir à la case départ. Le concours de La Poste n'offre qu'une toute petite chance et, parmi les CDD, plusieurs sont de nationalité étrangère : ils n'ont même pas le droit de le passer.

Cela faisait quelque temps que les CDD discutaient de tout cela, entre eux et avec leurs autres collègues. Mercredi 29 novembre, ils se sont rendus chez le directeur, accompagnés d'une délégation de personnel titulaire, pour demander la conversion de leur contrat en CDI. Devant le refus de la direction, la CGT demanda une nouvelle audience dans un délai d'une semaine, accompagnée d'un préavis de grève. Entre-temps, une pétition fut massivement signée par le personnel.

Le mercredi suivant, après une prise de parole devant l'ensemble des facteurs le matin, tout le monde prit le temps de discuter par petits groupes avant de prendre le travail ; la direction, qui marchait sur des oeufs, se garda d'en donner l'ordre au micro comme elle le fait d'habitude. Après une audience avec les syndicats, le directeur fit savoir qu'en ce qui concerne les 7 CDD dont les contrats arrivaient immédiatement à expiration, il s'engageait à les reprendre, mais seulement courant janvier. Ce qui constituait un premier recul, mais aussi une entourloupe car cela revenait à les priver de salaire d'ici leur retour, pour ensuite déboucher sur un nouveau CDD qui évitait à la direction le passage en CDI.

Le lendemain, une quarantaine de facteurs - dont 11 CDD - se mirent en grève pour la journée. Une nouvelle entrevue avec la direction ne donna rien de plus si ce n'est, une occasion pour les CDD et les titulaires présents de répondre ouvertement et de façon solidaire au mépris affiché par le directeur.

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