Après avoir lanterné l'Irak pendant deux semaines, puis une semaine, le Conseil de sécurité de l'ONU a accepté, vendredi 10 décembre, une résolution reconduisant pour six mois le programme " pétrole contre nourriture " en Irak. La politique consistant à faire payer à la population les exactions du régime est ainsi poursuivie.

Ainsi vont se perpétuer disette, mortalité infantile, dénuement. En effet, avec la résolution " pétrole contre nourriture ", seule source de financement admise par les Nations Unies, le produit des exportations de brut autorisées (environ sept milliards de dollars pour six mois) ne rentre pas en Irak. Ces sommes sont versées à la Banque Nationale de Paris sur un compte, dont le contenu est géré par le Comité des sanctions. Il sert à indemniser le Koweit, à couvrir les frais de l'ONU et, enfin, à acheter de la nourriture et des médicaments destinés à la population irakienne. Ces achats sont notoirement insuffisants. Mais qu'importe aux puissances impérialistes ? Leur seul souci, en maintenant leur diktat envers le régime de Saddam Hussein qui s'est cru autorisé à jouer son propre jeu en envahissant le Koweit en 1990, est de montrer qu'elles joueront envers et contre tout leur rôle de gendarmes du monde. Et tant pis si c'est la population qui en subit les conséquences les plus dramatiques.