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Grande-Bretagne : La " troisième voie " de Blair celle de la pauvreté
Une étude de la Fondation Rowntree - centre d'étude créé au début du siècle par un industriel quaker - vient de rendre publiques ses statistiques annuelles sur le chômage en Grande-Bretagne.
Il en ressort que depuis l'arrivée du Parti Travailliste au pouvoir en mai 1997, la pauvreté n'a pas reculé dans le pays : 24 % de la population, soit 14 millions d'individus, vivent toujours en dessous de ce que les statisticiens appellent le " seuil de pauvreté ", c'est-à-dire la moitié du revenu moyen une fois déduits les frais de logement.
Ce qui est encore plus significatif, c'est que le niveau de vie de ces 14 millions de pauvres tend à diminuer. En effet, le nombre de ceux vivant sur un revenu inférieur à 40 % du revenu moyen est passé de 7 à 8,2 millions.
Une autre mesure de la pauvreté est donnée par le niveau de vie du cinquième des foyers vivant en logements sociaux. Leur revenu moyen est de l'ordre de 6 000 F par mois, mais un tiers d'entre eux, soit 7 % des foyers du pays, ont un revenu inférieur à 4 000 F par mois.
Cette étude fait en même temps un sort aux chiffres mensongers du chômage dont Blair se vante avec tant d'autosatisfaction. En plus de quatre millions de chômeurs qui ne parviennent pas à trouver d'emplois, elle recense 1,5 million de travailleurs temporaires. Elle note également que 40 % de ceux qui s'inscrivent au chômage l'ont été au cours des six derniers mois. Cela donne une mesure de la précarité de l'emploi - incomplète d'ailleurs car elle ne rend compte ni du temps partiel, ni de l'intérim, ni des emplois " à la tâche " de plus en plus répandus dans certains secteurs, faute de statistiques fiables à ce sujet.
Voilà une image de la " troisième voie " de Blair qui n'a pas grand-chose à voir avec le portrait idyllique qu'en donnent les ministres travaillistes. Depuis deux ans, ceux-ci disent aux travailleurs britanniques qu'il faut à tout prix que les profits remontent afin que les entreprises trouvent un intérêt à créer des emplois et à relever les salaires. Aujourd'hui les profits ont bien remonté, ils sont même à un niveau record. Mais pour ce qui est du reste c'est toujours la dégringolade.