Clermont-Ferrand : L'expulsion révoltante d'un sans-papiers17/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1640.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Clermont-Ferrand : L'expulsion révoltante d'un sans-papiers

Juste avant la manifestation du samedi 11 décembre contre les licenciements, un rassemblement a eu lieu devant la préfecture de Clermont-Ferrand pour protester contre une expulsion.

Massiné Fofana, un travailleur clandestin guinéen, d'une trentaine d'année, a été arrêté, jugé et expulsé, et tout cela en trois jours, fin novembre. Sa femme, guinéenne elle aussi, est également menacée d'expulsion, bien que leurs enfants, deux très jeunes fillettes, soient nées en France.

Fofana, en France depuis 1991, avait travaillé d'abord en région lyonnaise, puis à Roanne, avant de venir à Clermont-Ferrand. Alors la préfecture du Puy-de-Dôme lui réclama toujours plus de preuves écrites attestant de sa présence continue sur le territoire.

Soutenu par le collectif clermontois des sans-papiers, il fit parvenir des attestations, quittances de loyer, etc. Mais cela n'a pas calmé l'ardeur des services de police, de la préfecture, ni de la justice : arrêté à Roanne où il était retourné pour des raisons privées, interné dans un centre de rétention à Lyon, sur décision du tribunal de grande instance, c'est la préfecture de la Loire qui l'a fait expulser. Officiellement on l'a " reconduit à la frontière ".

Fofana avait fait partie des dizaines de travailleurs clandestins qui avaient observé une grève de la faim et participé à l'occupation de l'église Jeanne-d'Arc à Clermont-Ferrand, pendant plusieurs mois l'an dernier. C'est sans doute cela que les autorités ont voulu lui faire payer, encouragées sûrement par la circulaire de Chevènement qui incite préfets, justice et police à faire du zèle en augmentant le nombre des contrôles, arrestations et expulsions.

Mais des réactions de protestation existent. Les associations regroupées dans le Collectif clermontois de soutien aux sans-papiers ont pris sous leur protection madame Fofana et ses deux petits enfants pour les faire sortir de la clandestinité, en réclamant au grand jour leur régularisation, ainsi que l'annulation de l'expulsion du père et mari, le droit pour lui de revenir en France rejoindre sa famille. Ce collectif fait circuler des pétitions et a organisé maintes manifestations.

Et bien sûr, ce collectif continue sa campagne, comme celle menée au plan national, pour la régularisation de tous les sans-papiers.

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