CHS Saint-Jean-de-Dieu - Lyon : Grève pour les 35 heures avec embauche17/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1640.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHS Saint-Jean-de-Dieu - Lyon : Grève pour les 35 heures avec embauche

Depuis le 2 décembre, les agents du Centre Hospitalier Spécialisé de Saint-Jean-de-Dieu à Lyon - hôpital psychiatrique privé à mission publique employant un millier de salariés - se sont mis en grève tournante, toutes catégories confondues, pour dénoncer le plan de réduction du temps de travail proposé par la direction.

Un premier accord sur la RTT avait déjà été signé en juin dernier par la CFDT locale (la CGT refusant de le signer). S'il prévoyait la création de 54 postes (alors qu'il en faudrait au minimum 115), en contrepartie il imposait à l'ensemble des agents le gel de leurs salaires pendant 5 ans ainsi que le blocage des avancements. La direction expliquait alors que le financement des créations de postes se ferait avec les économies ainsi réalisées sur le dos des agents !

Mais même un tel projet a été jugé trop favorable aux salariés, puisque le ministère de tutelle a refusé de l'agréer ! Un additif au premier projet fut alors proposé dans lequel les créations de postes diminuaient par rapport à l'accord précédent. Mais cette fois-ci les responsables de la CFDT locale refusèrent de signer, ce qui les amène actuellement à être menacés d'une mesure d'exclusion du syndicat de la part de leur centrale départementale...

Aucun syndicat ne voulant signer, la direction explique alors qu'elle est prête à rouvrir des négociations, mais sur la base de la 2e loi Aubry, ce qui dans ces conditions ne créerait que 8 à 12 postes !

C'est alors que la grève a été décidée pour dénoncer ces plans de régression, exiger que la diminution du temps de travail ne se fasse pas au détriment des agents et pour obtenir des créations de postes en nombre suffisant pour pouvoir assurer l'accueil des malades dans les meilleures conditions.

Car aujourd'hui, les agents sont inquiets. La charge de travail a augmenté, le taux d'occupation des lits est de 110 % (les lits des permissionnaires étant utilisés le week-end). Les violences ne sont pas rares et les accidents du travail suite à une agression sont en augmentation.

Pour le moment, le mouvement est bien suivi. Les assemblées générales réunissent régulièrement 200 personnes. La grève est reconduite tous les jours avec un débrayage de 50 minutes pour pouvoir participer aux assemblées générales. Les médecins également mobilisés apportent leur soutien en AG, expliquant que même si on multipliait les effectifs par deux, il y aurait encore du travail pour tous.

Les manifestations de solidarité sont nombreuses : celle des ambulanciers, celle des travailleurs de l'entreprise Prodirest qui livrent la nourriture à l'hôpital et qui sont en grève contre des licenciements pour fait de grève, celle des conducteurs des transports en commun de Lyon qui, il n'y a pas si longtemps, étaient en grève contre l'application des 35 heures, et qui klaxonnent en levant le poing en passant devant l'hôpital.

Pour la semaine du 13 décembre, un appel aux AG est prévu tous les jours et si l'idée d'aller manifester devant la DDASS ou de s'adresser aux autres hospitaliers de l'agglomération lyonnaise fait son chemin, c'est surtout l'évolution des conflits qui se déroulent dans les hôpitaux de la région parisienne qui retient l'attention. Car beaucoup sont conscients que c'est une lutte d'ensemble qui seule permettra d'obtenir gain de cause.

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