CEA région parisienne : Mouvement contre l'application des 35 heures17/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1640.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CEA région parisienne : Mouvement contre l'application des 35 heures

" Là, il se passe vraiment quelque chose " pouvait-on entendre mardi 7 décembre entre le siège social du CEA et l'Hôtel Matignon où 3 000 agents du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ont manifesté contre le projet de la direction d'application des 35 heures. Cette journée d'action nationale à l'initiative d'une intersyndicale (CGT-CFDT-FO-CGC) a vu la participation de tous les centres civils et de plusieurs centres militaires. Le plan ourdi par les ministères de tutelle et la direction du CEA pour " leur " mise en place des lois Aubry se traduit par 250 créations de postes alors que l'application de la diminution horaire devrait entraîner 1 200 embauches, et que les syndicats en réclament " 1 000 au minimum " ; une augmentation (!) des salaires de 0,3 % répartie sur 3 ans, là où les salariés refusent tout blocage salarial ; la perte d'une référence horaire journalière pour les cadres qui pourraient travailler jusqu'à 13 heures par jour, 6 jours sur 7 ; enfin 18 jours de RTT au lieu des 30 revendiqués et découlant de la simple arithmétique. Sans compter le rallongement de 12 minutes de la pause repas décrété par la direction sous prétexte que l'on devait raisonner en temps de travail " effectif "... Tout un programme.

Il n'y avait pas eu de mouvement de l'ensemble du personnel au CEA depuis bien longtemps, mais la provocation de la direction faisant suite aux directives des ministères (celui d'Allègre entre autres...) a réveillé la combativité des agents.

Le CEA compte aujourd'hui une forte proportion (environ 50 %) de cadres, constituée essentiellement d'ingénieurs et de chercheurs. Parallèlement depuis plus de dix ans le CEA a de plus en plus recours à la sous-traitance pour les cantines, l'entretien et la maintenance. Par ailleurs, les unités productives ont été privatisées. Ces ingénieurs et chercheurs se sont à juste titre sentis menacés par ce plan d'ARTT qui vise à les rendre encore plus flexibles qu'ils ne le sont actuellement. Aussi, les avons-nous vus participer au mouvement aux côtés des autres agents avec les mêmes mots d'ordre auxquels s'ajoute le maintien d'une référence horaire journalière.

En tout cas la motivation du personnel est importante. Il a été décidé lors des assemblées générales qui ont fait suite à la manifestation du 7 décembre d'amplifier l'action par des opérations de débrayages et de blocages des différents sites. Mardi 14, les portes du site de Saclay ont été bloquées jusqu'à 10 heures. Une manifestation autour du site y est prévue vendredi 17 décembre. L'affaire n'est donc pas finie.

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