Thomson Télévision - Angers : Débrayages pour les salaires!10/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1639.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thomson Télévision - Angers : Débrayages pour les salaires!

L'usine Thomson Télévision d'Angers, où travaillent près de 1300 salariés dont 850 en pro duction, est depuis le retour des congés d'été en « période de charge », comme disent les patrons. De ce fait, la direction a imposé 7 samedis travaillés, dans le cadre des heures supplémentaires. Pratiquement toute la production travaille en équipe, et environ 400 intérimaires ont été embauchés. Cette période de charge va durer jusqu'à la fin de l'année.

Dès le retour des vacances, la CGT a appelé à faire grève le samedi pour exiger une vraie réduction du temps de travail, sans flexibilité, sans baisse de salaires et avec embauches équivalentes.

Ce mouvement de grève a été diversement suivi, car la direction a accordé la possibilité de récupérer les samedis travaillés et de les accoler à la 4e semaine pour ceux qui la prennent au premier semestre 2000. Mais plus les samedis passaient et plus le nombre de grévistes grimpait, au point de gêner la production.

Visiblement, les travailleurs ne marchaient pas dans les discours de la direction sur la nécessité de faire des efforts. La direction a donc annoncé fin septembre qu'elle donnerait une prime mensuelle de résultat.

Mais quand cette prime a été versée, début novembre, les travailleurs ont constaté que la plupart d'entre eux avaient touché moins de 300 F, alors que quelques-uns, parmi les techniciens ou les chefs, avaient perçu 1000, 2 000, voire 6 000 E

Cette situation a suscité l'indignation générale. Et la CGT a pris l'initiative d'appeler à un débrayage le lundi 15 novembre. Un peu plus de 150 travailleurs ont alors débrayé sur les deux équipes. Les grévistes de l'équipe du matin ont envahi les locaux de la direction, et se sont installés confortablement dans une salle de réunion, en attendant que le patron vienne s'expliquer. Celui-ci a fini par venir et a voulu discuter avec les travailleurs pour les convaincre du bien-fondé de sa politique. La réunion est alors devenue houleuse. et beaucoup de travailleurs lui ont dit vertement leur façon de penser.

Sentant la situation se dégrader, le patron a alors offert un repas gratuit pour remercier les salariés de leurs efforts. Mais ce repas a été massivement boycotté. Les travailleurs ont amené leur cassecroûte pour manger dans les salles de repos.

Le patron avait d'autre part décidé, pour calmer le jeu, d'avancer la date de la NAO d'un bon mois, au jeudi 25 novembre.

Lors de cette réunion, le patron n'a proposé que des broutilles, et le lendemain près de 400 travailleurs ont participé à la réunion d'information syndicale payée. Ils ont décidé d'appeler à la grève pour le lundi suivant.

Ce jour-là, il y avait près de 300 grévistes sur les deux équipes. Lors de l'assemblée générale, il a été décidé de revendiquer 300 F d'augmentation tout de suite et 600 F en janvier 2000. Les travailleurs tenaient à dire qu'ils n'avaient que faire d'une prime, qu'ils voulaient que les salaires augmentent.

L'après-midi, les grévistes ont décidé de bloquer les expéditions. La direction, pour faire cesser le blocage, a alors proposé une réunion de négocia- . tion sur les salaires le lendemain à 10 heures et de payer les heures de grève si le blocage était levé, ce que les grévistes ont accepté.

Lors de la réunion en question, la direction a juste proposé d'augmenter la prime de 200 F en moyenne pour le mois de décembre, ce qui la faisait passer à 500 F. Lors du débrayage qui a suivi, sur les 300 grévistes présents, une centaine voulaient retourner occuper l'expédition, les autres préférant voir organiser d'autres actions. Au bout du compte, les grévistes se sont retrouvés à une bonne centaine pour bloquer l'expédition.

Le lendemain, la CFDT a annoncé que, vu le faible nombre de grévistes, elle n'ap pelait plus à la grève. La CGT quant à elle décidait d'organiser des réunions à toutes les pauses, lundi 6 décembre, pour débattre avec les travailleurs qui ne se résignaient pas des actions possibles.

Affaire à suivre, donc.

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