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- Lutte ouvrière n°1639
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Dans les entreprises
Motorola - Toulouse : Grève chez les sous-traitants
En 1990 la gestion du service gaz de Motorola-Toulouse a été sous-traitée à la société Air Products qui a repris une partie du personnel. Elle assure la livraison et la détection des fuites de tous les gaz, parmi lesquels certains sont très corrosifs, explosifs ou même extrêmement toxiques.
Depuis cette date, six personnes effectuent cette mission. Mais en dix ans la charge de travail a considérablement augmenté, sans que l'effectif suive. Ils sont toujours six alors que, par exemple, le nombre de points de détection hydrogène a été multiplié par deux et 1e nombre de bouteilles à livrer par quatre.
Le temps de travail quotidien sur le site a été allongé par la mise en place de plages horaires décalées, et surtout les astreintes sont mal payées et de plus en plus utilisées, y compris pour effectuer des tâches programmées à l'avance. Depuis des années, ces travailleurs se plaignent de cette dégradation de leurs conditions de travail et adressent à leur direction des réclamations qui restent lettre morte. Rien ne serait possible, sous peine de perdre 1e contrat. C'est 1e chantage qui revient en permanence, au nom duquel il faudrait tout accepter. Dernièrement il a suffi d'une réprimande injustifiée tenant de Motorola pour que 1e responsable local Air Products en réfère à sa DRH et fasse sanctionner deux techniciens d'un blâme.
C'est certainement la goutte qui a fait déborder 1e vase. Ces travailleurs ont dressé la liste de leurs revendications: une augmentation de 2 000 F pour tous, des primes pour les arrêts techniques et le travail du 1er janvier 2000, des améliorations concernant les conditions de travail et les astreintes, une embauche supplémentaire, le départ de leur responsable, et la formation sécurité et technique. Mercredi l er décembre, après la rupture des discussions la veille par leur direction, ils se mettaient en grève illimitée et faisaient connaître leur situation aux travailleurs de Motorola, avec l'aide des syndicats CGT et CFDT de l'entreprise. L'après midi, des négociations s'ouvraient en présence des six grévistes. Après quelques heures de discussion, ils obtenaient 400 F d'augmentation de salaire en plus des augmentations déjà prévues, une embauche, la satisfaction de la plupart des revendications relatives aux conditions de travail, et le paiement des heures de grève. Ils décidèrent de reprendre le travail le lendemain. Comme quoi, même saucissonnés en une multitude de petites sociétés concurrentes, les travailleurs peuvent relever la tête et imposer leurs revendications. Correspondant LO