Monaco : L'application des 35 heures ébranle aussi le rocher10/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1639.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Monaco : L'application des 35 heures ébranle aussi le rocher

Monaco ce n'est pas seulement le casino, quelques richissimes palaces et des milliardaires venus mettre en sûreté leur fortune et leur vie, pas toujours efficacement d'ailleurs, comme vient de le montrer la mort du banquier Edmond Safra. Ce sont aussi de nombreux travailleurs, de l'hôtellerie-restauration, ceux de nombreux laboratoire pharmaceutiques et des employés des centaines de sociétés qui ont transféré leurs sièges sociaux sur le " Rocher " pour bénéficier de la législation locale.

Une faible partie de ces travailleurs sont de nationalité monégasque, mais le plus grand nombre sont des " étrangers ", c'est-à-dire surtout des Français (mais aussi beaucoup d'Italiens) qui habitent soit dans la principauté, soit de l'autre côté de la " frontière ", et qui viennent travailler chaque jour dans le mini-Etat du prince Rainier.

La législation monégasque est plus ou moins calquée sur la législation française, avec quelques particularités locales. En tout cas l'application de la loi sur les 35 heures a donné lieu, là-bas comme ici, à de nombreux problèmes. Le patronat, notamment celui des grandes sociétés qui ne sont pas nécessairement " monégasques ", voudrait supprimer la loi qui fait obligation aux salaires monégasques de ne pas être inférieurs à ceux de la région française voisine : Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il voudrait donc assortir l'éventuel passage aux 35 heures d'un gel des salaires durant trois ans.

Ces prétentions ont provoqué la plus vaste manifestation jamais enregistrée dans la principauté, avec, selon la presse, 3 500 personnes. Bien que les manifestations soient interdites à Monaco (un Etat parfaitement démocratique, comme on voit !), les autorités avaient toléré le mouvement, pour éviter sans doute d'éventuels affrontements qui auraient " terni " l'image de la principauté heureuse et sans histoire.

Les syndicalistes avaient accepté qu'il n'y ait pas de banderoles, et qu'on évite de s'en prendre " au Palais ". Les choses se sont donc passées " gentiment ", si on peut dire. N'empêche que les travailleurs étaient là, et leur action rappelle que, même lorsqu'on est exploité dans une principauté d'opérette, pour se faire entendre et pour obtenir son dû il faut descendre dans la rue.

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