Au Kosovo, " les exécutions sommaires et arbitraires sont devenues un phénomène généralisé avec le début de la campagne aérienne de l'OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie dans la nuit du 24 au 25 mars. Jusqu'à cette date, l'attention des forces militaires et paramilitaires yougoslaves et serbes était généralement portée vers des zones du Kosovo où transitaient les forces de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) et là où l'UCK avait ses bases ".

Ces lignes sont extraites d'un rapport que l'OCSE (Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe) vient de publier. Elles confirment ce que l'on pouvait prévoir, à savoir que la prétendue intervention humanitaire de l'OTAN ne pouvait qu'apporter de l'eau au moulin des nationalistes et paramilitaires du sinistre régime de Milosevic, et précipiter ainsi la population albano-kosovare sous leurs coups au nom de l'ignoble " épuration ethnique ".

Cela, à l'époque, bien peu le dénonçaient, alors que les puissances de l'OTAN, et la presse occidentale qui faisait chorus, prétendaient venir au secours des Albano-Kosovars.

On connaît le résultat. Le rapport de l'OSCE peut, maintenant, accumuler les témoignages effroyables sur les crimes commis contre les populations albanaises du Kosovo par les tueurs de Milosevic. Il peut aussi expliquer que dans un Kosovo dominé maintenant par l'UCK, et sous " protectorat " de l'OTAN, les populations serbe et tzigane sont victimes d'une " épuration ethnique " à rebours pas moins ignoble.

Mais ce que ne dit pas ce rapport, c'est la responsabilité écrasante des puissances prétendument démocratiques et civilisées, de l'impérialisme, dans la spirale des massacres, des haines nationales attisées où ils ont enfoncé les peuples des Balkans. Car cela, c'est le fruit pourri de leur soutien à l'éclatement de la Yougoslavie avec la cascade de guerres que cela a provoquées, et risque encore de provoquer, dans cette région d'Europe. Quant à leurs prétendus règlements pacifiques de ces guerres, on le voit au Kosovo, outre qu'ils plongent les peuples dans un dénuement accru, ils servent de couverture à de nouvelles effusions de sang.