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- Lutte ouvrière n°1638
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Transports scolaires en grève (Haisnes, près de Béthune, Pas-de-Calais)
Depuis le 8 novembre, les chauffeurs des autobus Artésiens, une compagnie assurant le transport de 13 000 élèves dans la région de Béthune, étaient en grève pour obtenir une augmentation de salaire et une amélioration des conditions de travail déplorables. Les parents se trouvaient donc obligés de se débrouiller pour conduire leurs enfants à l'école, sans y réussir vraiment, et le temps passant sans amélioration, la grogne s'amplifiait.
À Haisnes, quelques parents d'une association de quartier sont allés voir les salariés au piquet de grève. Ceux-ci ayant raconté leurs conditions de travail pour une paie de misère, leur manque de formation et la qualité limite des bus transportant les enfants, ils ont décidé d'aider les grévistes à obtenir le plus rapidement possible satisfaction. Le 22 novembre, les parents d'élèves et leurs associations, les enseignants, les élus, ont été invités à rencontrer les grévistes et leurs représentants syndicaux. Trente-cinq personnes se sont ainsi réunies, dont le maire, le conseiller général PCF, de nombreux parents d'élèves et cinq grévistes. Le patron au courant avait fait transmettre un fax, qui racontait le conflit à sa manière, par un contrôleur qui s'est sauvé immédiatement. Les grévistes, eux, ont exposé leurs problèmes et tous les présents ont vite été complètement acquis à leur cause.
L'assemblée a alors voté une motion adressée au directeur des autobus Artésiens et déclarant : " Nous ne pouvons accepter que les élèves des collèges et lycées du Béthunois soient pris en otage par un patronat qui refuse de satisfaire les légitimes revendications de son personnel.
Faute de reprise des négociations avec les représentants du personnel avant vendredi matin, nous appelons tous les parents de Beuvry, Béthune, Auchy, Vermelles à venir soutenir massivement, par une manifestation en gare de Béthune, à 8 heures, les chauffeurs en grève ".
Dès le lendemain soir, mercredi 23 novembre, le patron des Artésiens reprenait les négociations et cédait partiellement sur les revendications des grévistes, accordant une augmentation de salaire d'environ 400 francs et garantissant que les dépassements d'amplitude de plus de 12 heures seraient sortis de la garantie mensuelle.
Sur ces bases, après un conflit qui a duré 16 jours, même s'ils n'ont pas obtenu entièrement satisfaction, les chauffeurs ont décidé de reprendre le travail. Contactés, ils disent que le soutien des parents d'élèves leur a fait chaud au coeur et qu'il a aidé pour que le patron intransigeant cède en partie alors qu'il ne voulait rien entendre.
Tous les problèmes ne sont pas réglés aux autobus Artésiens, mais la solidarité du monde du travail a été payante.