Solidarité avec les sans-papiers ! Lille : Malgré l'expulsion le mouvement continue03/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1638.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Solidarité avec les sans-papiers ! Lille : Malgré l'expulsion le mouvement continue

Expulsés le vendredi 19 novembre du local qu'ils occupaient, les sans-papiers de Lille n'ont plus de lieu où se réunir et continuer leur mouvement d'occupation. Pierre Mauroy, sénateur-maire de Lille, avec l'appui de Martine Aubry, suivis bien sûr par toutes les autorités locales, voudraient faire croire que la raison de ce coup de force contre les sans-papiers serait " l'insécurité du Pavillon Denis-Cordonnier " qu'ils occupaient au CHR. Mais cette raison est une hypocrisie certaine. Tous ces responsables du Parti Socialiste et ceux qui les appuient ont voulu donner un coup d'arrêt à la lutte que mènent depuis des années les sans-papiers du Nord. Le collectif des sans-papiers précise d'ailleurs qu'il ne demande pas un hébergement mais un local permettant aux sans-papiers de s'organiser et de continuer leur lutte.

Un communiqué de ce même Comité 59 rappelle que lorsqu'en février 1997, les sans-papiers occupaient la MNE (une maison associative), Mauroy leur avait dit : " Vous êtes ici chez vous, je vous ai toujours soutenu ". Mais aujourd'hui c'est le même Mauroy qui envoie ses flics pour déloger ceux qui n'admettent pas que dans le Nord, où 2 400 sans-papiers avaient déposé un dossier, 600 d'entre eux soient à nouveau condamnés à vivre dans la clandestinité parce qu'ils ont été déboutés.

La politique de Mauroy, c'est la politique de Chevènement qui, le 11 octobre, a envoyé une circulaire aux préfets pour les inciter à durcir leur attitude contre les sans-papiers. C'est la politique de Jospin qui n'en est pas, comme Mauroy, à une promesse trahie de plus sur ce problème qui pourrait être réglé par un simple geste de justice, c'est-à-dire en régularisant tous les sans-papiers, ce qui permettrait à ces hommes et ces femmes de vivre librement.

Face au durcissement de l'attitude du gouvernement contre les sans-papiers, ceux de Lille ne sont pas décidés à baisser les bras. Ils continuent leur mouvement marqué par la grève de la faim de 36 d'entre eux. Un type d'action dramatique parce qu'elle met en jeu la santé, voire la vie d'hommes et de femmes qui y ont recours parce que les prétendus hommes de gauche qui gouvernent ont décidé de ne leur laisser aucun espoir.

Alors ce qui se passe à Lille, comme ce qui se passe en Seine-Saint-Denis où les 49 sans-papiers n'ont pas encore été tous régularisés, est révoltant. Comme est révoltante la situation que Jospin, Chevènement, Mauroy et Aubry imposent aux sans-papiers.

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