Martinique : Le recul des patrons de Toyota03/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1638.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Martinique : Le recul des patrons de Toyota

Le 10 novembre en Martinique, un accord a été signé entre la direction de CCIE / Toyota et les représentants syndicaux. Au terme de cet accord, la direction de l'entreprise recule sur le principal, c'est-à-dire le licenciement de douze grévistes, même si le sort des quatre élus du personnel n'est pas encore réglé.

La procédure légale de licenciement est maintenue à leur encontre, mais les grévistes sont persuadés que le dossier instruit par la direction ne tient pas la route et ne passera pas le filtre de l'inspection du travail ou des prud'hommes.

Par ailleurs, d'autres revendications sont en partie satisfaites comme les congés payés acquis au 31 mai 1999 qui seront payés aux grévistes d'ici la fin novembre, l'augmentation du salaire brut de 250 F à compter du 1er janvier 1999 (même si cette augmentation est très inférieure aux 1 000 F que réclamaient les salariés au début du mouvement), le reclassement de deux travailleurs et la promesse de négociations sur la rémunération de certaines catégories de salariés.

Nos camarades antillais de Combat Ouvrier écrivent à ce propos dans leur journal en date du 20 novembre 1999 :

" Il aura donc fallu cinq mois et quatorze jours de grève et de luttes en tous genres pour montrer aux patrons arrogants qu'ils n'étaient pas les maîtres. Malgré toutes les pressions et l'utilisation de méthodes brutales par la direction (comparutions en justice des travailleurs, intimidations par des huissiers, utilisation de chiens d'attaque, procédure de licenciement contre les délégués, etc.), les grévistes ont tenu bon. Et ce qu'ils n'ont pas pu gagner en revendications satisfaites, ils l'ont gagné en expérience enrichissante de la lutte. Ils ont fait l'expérience de la rapacité et de la duperie des patrons, de leur capacité aussi à se soutenir, de leur esprit de classe et de lutte de classe contre les travailleurs [...].

Ce patronat béké s'était mobilisé pour casser du syndicat, pour casser du militant syndical, pour tenter de démoraliser les grévistes. La ténacité et la mobilisation des travailleurs l'ont fait échouer dans cette épreuve de force. La mobilisation des travailleurs des autres secteurs, les journées de grève générale et de mobilisation, les blocages de zone, les coupures de courant, les manifestations ou actions des transporteurs, des dockers auront pesé parce qu'elles ont montré aux patrons qu'en face d'eux, il y avait une force [...].

En ce sens, la grève du CCIE / Toyota et la solidarité active des travailleurs de nombreux secteurs n'ont pu être que fructueuses, en dépit d'un accord qui fait encore la part trop belle aux patrons.

Mais pour obtenir plus, il aurait fallu un rapport de force beaucoup plus en notre faveur face au patronat [...]. "

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