Le secrétariat d'État au Logement préparerait un texte visant à interdire le paiement des loyers lorsqu'un logement a été déclaré " insalubre ". L'objectif visé serait de mettre fin à un trafic sordide, et paraît-il très juteux, de location de taudis à des prix exorbitants.

À Roubaix par exemple, selon un rapport officiel d'une inspectrice de l'Équipement, un logement considéré comme insalubre, acheté 20 000 francs, se louerait sans problème 2 000 francs par mois à des personnes parmi les plus démunies comme les immigrés récents ou en situation précaire. Des marchands de sommeil sans scrupules, pour ne pas dire crapuleux, feraient ainsi de petites fortunes sur le dos des plus pauvres à la recherche d'un abri.

Que le gouvernement cherche à mettre fin à de telles pratiques, ce serait bien la moindre des choses. Mais ce n'est pas un projet de loi, voire même une loi, qui peut y parvenir. Ce qui place à la merci des escrocs immobiliers les familles les plus démunies, c'est le fait qu'elles ne disposent pas des revenus suffisants pour payer un logement décent et offrir toutes les garanties financières qu'exigent aujourd'hui les propriétaires.

Un logement correct est non pas un luxe mais un besoin élémentaire. Mais sa satisfaction ne peut être attendue d'un quelconque gouvernement bourgeois, et cela même lorsqu'il met à la tête du ministère en charge du logement (en même temps que des transports) un membre éminent du Parti Communiste, Jean-Claude Gayssot.