Les responsables du chômage sont aussi dans notre propre pays !03/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1638.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

Les responsables du chômage sont aussi dans notre propre pays !

La conférence de l'OMC qui commence cette semaine à Seattle, a pour but d'organiser le commerce mondial. Au profit des Etats les plus riches et des entreprises capitalistes les plus puissantes, au détriment des travailleurs du monde entier, en particulier ceux des pays les plus pauvres. L'ordre que l'OMC entend faire régner, c'est aussi celui du chômage en masse.

Seattle ne doit cependant pas nous faire oublier que les responsables de ce fléau sont aussi dans notre propre pays. Quand Renault supprime 21 000 emplois dans les usines japonaises de Nissan, après avoir fermé Vilvorde, et qu'en même temps il en supprime des milliers en France, il ne défend pas plus les intérêts des travailleurs français que ses concurrents des autres continents. Quand Michelin annonce, en même temps que des profits records, 7 500 licenciements et promet ainsi à ses actionnaires des jours encore meilleurs, il n'a pas besoin de la bénédiction de l'OMC.

Le problème n'est pas " français contre américains " comme on aimerait nous le faire croire, il oppose les exploiteurs capitalistes, quelle que soit leur nationalité, aux travailleurs, producteurs des richesses, du monde entier.

Les rafales de plans dit sociaux avec leur cortège de licenciements qui continuent à déferler dans ce pays, en dépit de la " bonne conjoncture " dont se réjouissent les milieux patronaux et gouvernementaux, n'ont pas attendu l'OMC.

Il y a pourtant déjà en France six millions de travailleurs dans une situation de chômage ou de précarité. Ca ne peut plus durer et nous devons y mettre un coup d'arrêt !

Le gouvernement a le culot de présenter la loi Aubry comme un remède pour créer des emplois. Elle en supprime au contraire en permettant aux patrons, grâce à la flexibilité et l'annualisation du temps de travail, de produire davantage avec des effectifs réduits et sans avoir à investir.

La loi Aubry sert aussi à réduire les salaires, rognant sur une prime ou une autre, supprimant les majorations pour heures supplémentaires et récupérant ici ou là des temps de pause. Alors que la Bourse bat chaque jour des records et que les profits des grandes entreprises crèvent déjà tous les plafonds.

Et le gouvernement qui distribue déjà des milliards aux patrons licencieurs veut, toujours au nom de cette loi Aubry, y ajouter une réduction des charges patronales, essayant de la faire payer aux caisses de chômage ou de sécurité sociale et aux contribuables.

Dans le même temps le gouvernement mène dans les services publics, hôpitaux, transports, postes et dans toutes les entreprises sous son contrôle, la même politique de suppressions d'emplois que les patrons dans les entreprises du secteur privé.

Pour mettre fin au chômage, nous devons imposer au patronat et au gouvernement des mesures d'urgence. A commencer par :

- L'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits.

- Le contrôle direct des travailleurs sur les comptes des grandes entreprises et des capitalistes, ainsi que l'utilisation des fonds publics.

- L'arrêt de toutes les subventions aux patrons et l'utilisation de l'argent public pour créer des emplois utiles dans les services publics : hôpitaux, enseignement, transports, postes, etc.

- Le retrait de la loi Aubry. Pas de flexibilité, mais de véritables embauches et une vraie réduction du temps de travail.

- Aucune réduction, aucun blocage des salaires, mais rattrapage de notre pouvoir d'achat avec de 1 500 à 2 500 F de plus par mois.

Le 11 décembre, à l'appel du Parti Communiste, de Lutte Ouvrière l'organisation d'Arlette Laguiller, de la LCR l'organisation d'Alain Krivine, de mouvements de chômeurs et de diverses autres organisations, dans de nombreuses villes dans tout le pays des travailleurs se rassembleront et manifesteront dans la rue.

Après le 16 octobre cette journée peut être un nouveau pas pour permettre de préparer un mouvement tous ensemble de grande ampleur : une grève générale, qui seule nous permettra d'obtenir satisfaction. Comme en novembre-décembre 1995, ou mieux, comme en mai 68 ou en juin 36.

Manifestons nombreux le 11 décembre !

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