HLM : Une pénurie qui pénalise les plus pauvres03/12/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/12/une-1638.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

HLM : Une pénurie qui pénalise les plus pauvres

Le Credoc (Centre de recherches pour l'étude et l'observation des conditions de vie) a rendu publics les résultats d'une étude faite en 1997 sur les habitants des HLM.

Cette étude date un peu mais la situation n'a guère dû s'améliorer depuis, si elle ne s'est pas encore dégradée. Elle rapporte, ce qui n'est pas pour surprendre, que dans les HLM il y a en moyenne plus de pauvres et de chômeurs que dans l'ensemble de la population. Elle confirme que les plus pauvres, comme ceux qui touchent le RMI ou d'autres minima sociaux, ont bien du mal à accéder aux HLM. Seulement 20 % des RMIstes y sont logés, dont 12 % en région Ile-de- France, qui concentre le plus de richesses mais aussi sans doute une proportion importante de démunis.

C'est presque une règle que, plus une ville est riche, moins elle possède de HLM. Ainsi, à Paris, le secteur HLM représente moins de 12 % des logements, alors que dans la Seine-Saint-Denis, le pourcentage monte à plus de 22 %. Quant à Neuilly, on sait que les riches, via la municipalité ont écarté le risque d'une cohabitation qu'ils trouvent gênante pour eux en refusant la construction de HLM, ne serait-ce que grâce à la loi du marché qui rend le prix du terrain à bâtir exorbitant.

D'après l'enquête, ce qui empêche l'accès aux HLM des plus pauvres, et en particulier des jeunes les plus démunis, réside dans le peu de renouvellement des locataires, en particulier dans la région parisienne. Mais si les locataires les plus anciens restent plus longtemps, ce n'est pas par conservatisme ou pour ne pas faire place aux jeunes, mais seulement parce qu'ils n'ont ni la possibilité ni les moyens de se loger ailleurs.

L'étude du Credoc décrit la pauvreté des habitants des HLM et ce faisant, elle décrit aussi l'insuffisance criante de logements corrects et à des prix abordables. Les revenus des salariés et de leurs familles ne leur permettent pas d'accéder à des logements correspondant aux besoins. Et de toute façon, il ne se construit pas de logements confortables et bon marché en nombre suffisant.

Le logement représente un besoin aussi élémentaire que l'eau et l'air. On ne peut parler de vivre sans avoir la possibilité de se loger soi et les siens. C'est pourquoi cette étude du Credoc met une fois de plus le doigt sur un scandale révoltant et permanent de la société actuelle : son incapacité à donner les moyens à la population laborieuse de vivre correctement et en particulier de se loger correctement.

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