Les employés des TCL (transports en commun de la région lyonnaise) viennent de faire une semaine de grève contre le projet d'accord sur les 35 heures à la sauce patronale qu'on leur proposait.

Mardi 16 novembre, à l'appel de tous les syndicats, la presque-totalité des conducteurs, mais aussi une forte proportion des travailleurs des services techniques ainsi que des contrôleurs, des administratifs et même une partie des agents de maîtrise, se sont mis en grève. Aucun bus n'a plus circulé et les lignes de métro ont fonctioné épisodiquement ou pas du tout. Seule la ligne D, automatique, a fonctionné certains jours, grâce à quelques cadres non grévistes. La circulation dans Lyon, qui est déjà difficile depuis plusieurs mois à cause de la construction de deux lignes de tramway, s'est encore aggravée pendant toute cette semaine.

L'application des 35 heures proposée par la direction prévoyait 21 jours de congé supplémentaires pour les conducteurs et 15 jours pour les autres salariés, jours que les salariés ne pourront pas forcément prendre quand ils le voudront, et 186 embauches.

Mais, en contrepartie, la direction voulait récupérer du " temps de travail effectif " en diminuant, pour les conducteurs, le temps de caisse et de préparation des véhicules. Et elle prévoyait une " modération salariale " par un ajustement des salaires inférieur de 1,2 % à l'inflation sur 3 ans, ce qui ferait une perte de salaire d'environ 1 600 F par an.

Ce dernier point était particulièrement sensible, car les salariés des TCL ne voulaient pas entendre parler d'une perte du pouvoir d'achat. D'autant plus que les grévistes ont appris que le SYTRAL, le syndicat mixte des transports (qui dépend de la Comunauté Urbaine et du Conseil Général), avait accordé à la SLTC, la société privée chargée de gérer les transports, une subvention supplémentaire de 15 millions de francs pour financer la réduction du temps de travail.

Un accord a finalement été signé par l'ensemble des syndicats lundi matin 22 novembre. La direction a renoncé à la modération salariale, mais a quand même obtenu 5 minutes de diminution du temps de caisse et de préparation. Les jours de grève ne seront pas payés.

Lundi matin 22 novembre, les réactions des grévistes n'étaient pas les mêmes suivant les dépôts et ils étaient loin de tous approuver la signature de ces accords. En effet certains conducteurs n'approuvent pas l'augmentation de 5 minutes du temps de travail et ils craignent que les horaires empirent, avec des plages plus grandes. Ils craignent aussi qu'il n'y ait en fait pas de créations réelles d'emplois, car les embauchés risquent d'être des salariés travaillant déjà aux TCL comme intérimaires ou CDD.

Aussi, dans certains dépôts, certains conducteurs avaient envie de continuer la grève et le travail n'a repris que très progresivement le lundi après-midi.