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Dans le monde
Tchétchénie : Pendant les palabres les bombardements continuent
Au sommet de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) qui vient de se tenir à Istanbul, les dirigeants occidentaux se sont efforcés de sauver la face en faisant semblant de condamner l'intervention russe en Tchétchénie. Mais il a suffi qu'Eltsine leur fasse la promesse de les associer à une éventuelle négociation sur l'avenir du Caucase pour que Clinton, Chirac et les autres retombent dans un silence complice.
Pendant ce temps, l'armée russe continuait à soumettre les zones rebelles, et plus particulièrement la capitale Grosny, à des bombardements incessants, faisant chaque jour de nouvelles victimes parmi les civils et jetant toujours plus de réfugiés sur les routes de l'exode. L'état-major russe ne cache pas qu'en pilonnant villes et villages, il espère que la population fera elle-même pression sur les combattants tchétchènes pour qu'ils se retirent, et que les troupes fédérales pourront faire leur entrée sans avoir à mener des combats meurtriers.
En tout cas, le gouvernement d'Eltsine et son état-major multiplient les déclarations affirmant qu'ils sont décidés à poursuivre cette guerre jusqu'au bout et qu'il n'est pas question pour eux de négocier avec " des terroristes internationaux ".
Car le prétexte officiel de cette sale guerre reste la série d'attentats qui fit un grand nombre de victimes en Russie et que les autorités russes ont attribués à la mafia tchétchène, même s'il apparaît clairement que les dirigeants de la Russie voulaient surtout briser les velléités d'indépendance des dirigeants tchétchènes et, au-delà, d'autres dirigeants de cette région. Point de passage obligé entre les gisements pétroliers de la mer Caspienne et l'Occident, cette région a en effet une importance stratégique et économique, et les dirigeants russes ne veulent pas que cet énorme fromage leur échappe au profit d'une autre mafia, qu'elle soit tchétchène ou autre.
Du coup, le pouvoir en place à Moscou poursuit sa sale guerre et ses massacres, arguant qu'il ne s'agit que d'une affaire intérieure et qu'elle ne regarde que lui. Et Eltsine a beau jeu de dénoncer le caractère hypocrite des déclarations occidentales condamnant cette intervention, en rappelant que les Clinton, Chirac et autres Védrine ont eu recours aux mêmes méthodes pour imposer leur politique au Kosovo, en Serbie et en Irak.
Mais s'il est vrai que les uns et les autres ont du sang sur les mains, ce sont toujours les mêmes qui saignent : les dizaines de milliers de civils, qui périssent sous les bombes et la mitraille.