SNCF Triage de Gibelin (Lyon) : Grève sur les 35 heures26/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1637.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Triage de Gibelin (Lyon) : Grève sur les 35 heures

Au moment de la signature de l'accord national sur les 35 heures, il y avait eu une grève au triage SNCF (le Gibelin, mais peu suivie. On se demandait cependant comment la SNCF allait nous rendre plus flexibles car nous sommes déjà en 5x8, plus une équipe de réserve qui peut être « commandée » 10 heures seulement avant la prise de service!

On pressentait un mauvais coup car depuis quelque temps, on nous avait imposé 5 nouveaux chefs (pour 240 agents). Ceux-ci ont rapidement fait l'unanimité contre eux car ils étaient toujours dans nos jambes, trouvaient qu'on n'était pas à « 100% » et cherchaient à supprimer des postes. Ils justifiaient leur sale boulot en disant qu'il faudrait bien rationaliser les postes de travail en vue des 35 heures.

Le mardi 19 octobre, FO convoquait à une assemblée générale où étaient invités tous les autres syndicats et le personnel, pour nous présenter les propositions de la direction sur l'application locale des 35 heures. Une bonne cinquantaine d'agents étaient présents.

La direction ne voulait embaucher que 7 agents, alors qu'il aurait fallu en embaucher 13 pour compenser les jours de repos supplémentaires accordés. En ce qui concernait les autres postes, nos dirigeants de proximité avaient prévu une réorganisation de la charge de travail. Ils supprimaient des postes à l'attelage ou à la préparation des trains, y compris la nuit quand il y en a le plus. Ils créaient des horaires atypiques : 10-18h, 8-16h le week-end et surtout 16-24h, ce qui suscita l'indignation. Tout le monde était unanime : « On veut une vie de famille, pas d 'hor aires en 16-24h ». La pose d'un préavis de grève fut donc votée pour le mardi suivant à 4 h et nous allâmes tous ensemble annoncer la nouvelle au chef de gare.

Le lundi suivant, nous étions à nouveau une cinquantaine à l'assemblée générale. On savait bien qu'il fallait faire grève, mais estce que ceux qui n'étaient pas présents suivraient, et combien de temps? Un militant de la CGT proposa 3h55 de grève par jour et tout le monde approuva. La grève commença le mardi: après 4 heures de travail par poste, on arrêtait et on partait tous ensemble, malgrés le coup de bluff de la direction qui avait dit que le préavis n'était pas valable. La grève fut suivie à plus de 80% et chaque jour aux assemblées générales de 16h nous étions toujours aussi nombreux et déterminés.

Petit à petit, la direction a cédé un poste, puis deux. Mais pour les horaires en 16-24h elle ne voulait rien savoir, elle en faisait une question de principe. Puis finalement elle proposa 4 embauches supplémentaires et l'annulation des 16-24h. Cela a été considéré comme une victoire et la reprise du travail a été votée.

Les dirigeants de proximité ont fait profil bas pendant quelque temps. Tout le monde a remarqué que les jeunes embauchés étaient très présents aux AG. Pour beaucoup c'était la première grève de leur vie. Correspondant LO

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