Organismes de Sécurité sociale : Il faut des embauches !26/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1637.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Organismes de Sécurité sociale : Il faut des embauches !

Le 18 novembre dernier, l'ensemble des organismes de Sécurité sociale étaient appelés à faire grève à l'appel de la CGT et de la CFDT. Les revendications portaient sur les conditions de travail, le manque de personnel et contre les projets d'application des 35 heures.

La grève a été relativement bien suivie : 30 % au plan national, ce qui est un bon résultat par rapport aux mouvements précédents. Dans certains organismes, la grève a été presque totale. Il faut dire que les agents de la Sécurité sociale en ont ras le bol des mauvaises conditions de travail, dues essentiellement au manque de personnel. Le retard est chronique tant dans les Caisses primaires d'assurance maladie que dans les Caisses d'allocations familiales. Les familles attendent parfois un mois, voire deux mois, le remboursement des indemnités journalières maladie. Dans les CAF la situation est identique. Il y a un mois de retard à Paris, dans le Val-de-Marne il y a 34 000 pièces de retard.

Cette situation est la conséquence de la politique des gouvernements successifs, que ce soit sous la houlette de Veil, Juppé ou Aubry. Le nombre d'agents dans les organismes de Sécurité sociale est passé de 172 455 en 1984 à 159 617 en 1998 (- 12 838 en 14 ans), alors que la charge de travail a fortement augmenté. Par exemple, à la CAF de Paris, le nombre d'allocataires est passé de 247 000 en 1991 à 363 000 en 1998 (48 % d'augmentation) tandis que le nombre d'agents passait de 1098 à 854. La productivité des agents a ainsi augmenté de plus de 50 % en cinq ans.

Devant l'accumulation du retard, les directions embauchent avec parcimonie. Par exemple, à la CAF Paris, 12 agents font actuellement la formation de technicien, 23 emplois-jeunes feront pour certains cette formation en... septembre 2000, alors que la CGT revendique de suite 130 embauches pour faire face aux besoins.

Dans les organismes de Sécu, le nombre de départs en retraite prévus entre 2000 et 2003 est de 9 366. La formation de technicien demandant un an à la CAF par exemple, on voit que le problème des effectifs va aller en s'aggravant. Alors il faut que la journée du 18 novembre soit suivie par d'autres, plus puissantes encore, pour que le gouvernement entende les revendications des grévistes.

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