Métro parisien - Onet Métro : C'est trop!, on fait grève !26/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1637.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Métro parisien - Onet Métro : C'est trop!, on fait grève !

Depuis quelques jours, les couloirs du métro parisien sont jonchés de papiers et d'ordures non ramassées. Depuis le 10 novembre dernier, c'est la grève des employés d'Onet-Métro, qui intervient comme sous-traitant de la RATP pour le nettoyage des couloirs, stations, rames de plusieurs lignes de métro.

La grève a démarré sur la ligne n° 8 à l'appel du syndicat FO, et elle s'est étendue, lundi 15 novembre, aux lignes n° 4, 6 et 12. Le mouvement est très suivi. Les syndicats CFTC, UNSA (autonomes) et la CNT s'y sont ralliés.

Les problèmes sont légion chez Onet. Les salaires sont d'environ 6 000 F net à plein temps. Mais il y a de plus en plus de contrats en temps partiel imposé, donc encore plus mal rémunérés.

Les revendications avancées sont nombreuses: nous ne voulons pas de l'application des 35 heures telle que l'entend la direction, car elle en profite pour baisser les salaires d'une équipe et modifier l'organisation du travail des équipes de nuit en sa faveur.

De plus, la réduction du temps de travail ne crée aucun emploi, nous devons faire la même charge de travail en moins de temps. Lorsque nous n'y arrivons pas, la RATP fait payer des pénalités à Onet, et nous risquons des rapports, et parfois le licenciement. D'ailleurs, nous luttons aussi contre le licenciement abusif d'une collègue, contre les abus disciplinaires, les lettres recommandées, et pour le respect de la dignité des ouvriers et ouvrières. La direction n'est pas regardante sur les méthodes utilisées pour impressionner les travailleurs d'Onet, nombreux à être d'origine étrangère.

Nous revendiquons aussi le maintien de la participation, qui est une sorte de prime calculée sur les années travaillées et les bénéfices d'Onet. Cela pouvait représenter environ 10 000 F pour cinq années de travail, mais Onet attribue maintenant cette «participation» à Onepi, l'agence d'intérim où Onet recrute. Enfin, nous voulons le respect de la convention collective et l'attribution de la prime d'énergie avec un minimum de 400 E

Chaque jour, a lieu une réunion avec les délégués syndicaux, d'environ 200 grévistes, pour faire le point et décider des actions à mener, et notamment organiser une présence sur le réseau afin d'empêcher les manoeuvres de la direction qui a embauché des intérimaires pour faire le nettoyage, en pleine nuit, avec la complicité de la RATP qui ouvre l'accès de ses locaux. Dans la nuit du dimanche 21, nous avons même surpris le directeur un balai à la main à la station Gare-del'Est.

Une gréviste a été traînée par terre par des CRS qui patrouillaient et voulaient contrôler ses papiers. Elle refusait très justement, en disant qu'elle était en grève sur son lieu de travail. D'autres grévistes et des usagers ont pris sa défense et sont allés témoigner aux agents de la RATP de la station des mauvais traitements subis par cette collègue.

Mardi 16, nous nous sommes rassemblés à trois cents devant la direction parisienne, près de la gare de Lyon. La direction a dit aux délégués syndicaux qu'elle ne pouvait satisfaire les revendications, sous prétexte qu'Onet prend des marchés à perte dans le métro. Mais Onet est tout de même la première entreprise du secteur nettoyage en France avec quelque 28 000 salariés, et de l'argent il yena!

Le 17, nous avons manifesté à trois cents dans Paris, du métro Château-Rouge au siège, Gare de Lyon. Les banderoles et pancartes proclamaient «L'esclavage est aboli » et exigeaient «Des conditions de travail dignes du XXe et du XXIe siècle ». Parmi les slogans revenaient souvent « Onet, malhonnête » et « Onet, voyou », le tout accompagné de sifflets et tambours. Il y avait une sacrée ambiance.

Pour l'instant, le conflit se poursuit, la direction ne voulant pas céder, en tout cas pas avant d'avoir testé notre détermination. Mais la marmite bouillait depuis trop longtemps et nous sommes maintenant déterminés à imposer la satisfaction des revendications.

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