Hôpital Saint-Antoine (Paris) : Les urgences explosent26/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1637.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Saint-Antoine (Paris) : Les urgences explosent

Depuis le 15 novembre le personnel des Urgences de l'hôpital Saint-Antoine, à Paris, est en mouvement pour l'obtention de 33 personnes paramédicales supplémentaires, dont 11 infirmières, en plus des 39 actuelles, mais aussi un psychologue, une assistante sociale, deux cadres et des médecins. Il réclame aussi de nouveaux locaux adaptés au nombre de passages quotidiens dans ce service, et du matériel médical et paramédical en suffisance.

Il y six ans, l'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) avait prévu de fermer les Urgences de l'hôpital Rothschild pour les diriger sur les deux hôpitaux les plus proches : Saint-Antoine et Tenon.

Depuis cette année, Saint-Antoine devient SAU (Service d'Accueil des Urgences). Pour Tenon, cela a été refusé, cet hôpital n'est pas aux normes définies par l'administration et ne peut donc recevoir comme Saint-Antoine les SAMU, SMUR... qui se retrouvent de fait à Saint-Antoine pour tout l'Est parisien, en ce qui concerne les Urgences adultes.

Ainsi, en quelques mois, le nombre de patients est passé de 80 personnes par jour à 130 personnes, avec un record à 160.

Toute cette augmentation du nombre de patients s'est faite avec le même nombre de personnel et les mêmes locaux, déjà étroits auparavant. Alors les conséquences se sont vite fait sentir : un épuisement du personnel, une attente de 4 à 6 heures pour pouvoir être pris en charge par un médecin, un surcroît de violence verbale ou physique (comme la menace d'un couteau il y a peu), des locaux tellement inadaptés qu'il n'y a pas assez de chaises pour que les gens puissent attendre de façon convenable, et des malades qui passent plus de 24 heures sur un brancard en attendant un lit dans un service, quand ce n'est pas de mourir là, faute de lit.

Pendant toute la semaine écoulée, le personnel majoritairement en " grève ", mais assigné, a eu comme objectif de faire connaître son mouvement par des distributions de tracts sur les marchés voisins, par une pétition qui circule auprès du personnel de l'hôpital et des usagers des Urgences. Une semaine après, la directrice ne propose que d'embaucher du personnel sur les postes vacants, alors qu'il y a déjà des CDD dessus, l'embauche de deux infirmières temporaires sur les postes de cadres libres jusqu'en juin, et l'embauche de 3 CDD " pour vous aider ". Et comme cerise sur le gâteau, elle propose la création d'un groupe de travail qui se donnerait deux mois pour travailler " sur l'effet Rothschild " et sur l'organisation du travail.

Enfin, pour le manque de place, la direction propose... de monter un préfabriqué Algeco devant les Urgences pour agrandir l'accueil. Bref, des propositions dérisoires, vu la situation !Ces réponses ont " remonté " le personnel pour l'inciter à aller plus loin dans la lutte et dans des actions qui pourraient donner envie aux autres services de l'hôpital de se joindre au mouvement, seule issue pour gagner dans le bras de fer contre l'AP-HP.

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