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CHU de Rouen : Trop c'est trop !
Comme la plupart des hôpitaux, le CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Rouen subit depuis des années, et surtout les deux dernières, les rigueurs du régime amaigrissant que leur impose le ministère au travers de la réforme hospitalière prévue par Juppé et appliquée par Aubry et ses acolytes.
Mais il ne s'agit pas là de " dégraissage ", si tant est que le CHU en ait eu besoin. C'est à l'os qu'on s'attaque ! Avec plus de 50 millions de reports de charges cumulés sur deux ans, le CHU ne s'en sort plus.
Toutes les restructurations, tous les redéploiements possibles ayant été accomplis par la direction sur le dos du personnel, la limite a été atteinte. Des lits fermés pendant les vacances d'été n'ont pas pu être rouverts en septembre. Au moindre arrêt maladie, on ferme une unité de soins pour une semaine ou quinze jours. Des patients que le CHU devrait être en mesure d'accueillir en raison de la gravité de leur cas sont aiguillés vers Caen... à plus de cent kilomètres.
Depuis le mois de mars, aucun départ à la retraite n'a été remplacé. On ne remplace plus non plus les arrêts de longue durée, ni les congés maternité. On bouleverse les plannings de travail au jour le jour, on rappelle chez eux des gens en repos.
Alors, il y a un moment où ça éclate.
Jeudi 18 novembre, nous étions plus de 1500 en grève à l'appel de tous les syndicats. 40% de grévistes sur un hôpital où, dans la plupart des services soignants, on est bien souvent, en temps normal, en dessous de l'effectif minimum requis en cas de grève (calqué sur le service des dimanches et fêtes) cela ne s'était pas vu depuis des années. Et c'est à 800 que nous nous sommes retrouvés pour une manifestation animée et colorée dans les rues de Rouen.
Le lendemain, une assemblée de 250 personnes décidait une nouvelle grève et une nouvelle manifestation pour le jeudi suivant 25 novembre. Chacun est bien conscient que le mouvement va devoir durer et qu'il va falloir entraîner les autres hôpitaux. En effet, il n'est pas question pour les grévistes que le budget du CHU soit revu à la hausse au détriment des autres hôpitaux de la région, comme Le Havre, Dieppe ou Elbeuf. Ni de se disputer d'une région à l'autre quelques dixièmes de pour-cent d'un budget national étriqué, voté par les députés.
Il faut aux hôpitaux publics les moyens de soigner correctement les malades. Et cela passe aussi par des conditions de travail correctes pour le personnel. C'est l'exigence des grévistes du CHU de Rouen.