Les femmes de ménage de la société Abilis - société qui assure le ménage sur le site de Rhodia-Chimie à Saint-Fons - ont fait près de cinq semaines de grève. Prenant prétexte que Rhodia avait renégocié - à la baisse - son contrat de sous-traitance, la société Abilis avait décidé de supprimer 7 des 18 emplois qui sont sur le site de Rhodia. La direction d'Abilis parlait de licenciements ou de mutations sur d'autres sites. Mais les salariés d'Abilis se sont mis en grève. Quant aux ouvriers de Rhodia, ils ont manifesté leur solidarité avec les femmes de ménage à plusieurs reprises.

Hypocrite, la direction de Rhodia prétendait ne pas pouvoir intervenir dans un conflit interne à Abilis. En réalité elle a tout fait pour essayer de casser la grève des femmes de ménage. Ainsi on a vu certains cadres de Rhodia vider les poubelles ou laver les vestiaires à l'eau de javel. Elle a même introduit en catimini des employés d'une autre entreprise sous-traitante pour faire le ménage dans certains ateliers. Cependant les ateliers et les vestiaires finissaient par être vraiment très sales tandis que les grévistes se montraient toujours aussi déterminées et se réunissaient tous les jours au local syndical pour reconduire leur grève.

Finalement, la direction d'Abilis a dû reculer et renoncer à tout licenciement ou mutation. Cependant quatre emplois ont quand même disparu avec deux départs à la retraite et deux départs volontaires, ce qui fait que la charge de travail sera répartie et supportée par les 14 employées restantes. La direction a également accordé une prime équivalant à 50 % des heures de grève. Après ce recul, les femmes de ménage ont repris le travail avec le sentiment que grâce à leur lutte elles s'étaient fait respecter et avaient fait reculer un patron particulièrement rapace.