Renault Flins : Les grévistes font reculer la direction12/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1635.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Flins : Les grévistes font reculer la direction

Le mouvement de grève pour le versement de l'avance de 2 500 F sur l'intéressement, contre les horaires à rallonge et les surcharges de travail (voir LO du 4 novembre), qui a pris par surprise la direction de l'usine Renault de Flins du jeudi matin 28 octobre au mercredi soir 3 novembre, a redonné le moral à une grande partie des travailleurs.

Des centaines de grévistes ont rappelé aux directeurs qu'il faut des ouvriers pour produire des voitures, et surtout des voitures susceptibles d'être vendues: la direction a perdu sur quatre jours de grève plus de 3 500 voitures, malgré ses tentatives de faire tourner les chaînes, malgré la mise aux manivelles de nombreux petits chefs, qui ne regardaient d'ailleurs pas toujours notre mouvement d'un mauvais oeil...

Les grands chefs, pendant ce temps, intervenaient en tentant de convaincre les grévistes de discuter autour d'une table de négociations.

Mais la direction n'a pas perdu que des voitures, elle a aussi dû rabattre un peu de sa morgue et reculer sur un certain nombre de points importants: une prime de 1000 F, liée à l'intéressement local et que la direction baptise Flins Plus, et le paiement d'une bonne partie des heures de grève (un jour et demi pour les travailleurs qui ont fait 3 ou 4 jours de grève). Les enchères ont d'ailleurs monté entre ce que la direction proposait mercredi 3 novembre matin, et mercredi soir, où visiblement elle tenait à ce que sa production sorte le lendemain elle était passée de 700 F de prime à 1000 F et de quelques heures de grève payées à un jour et demi! La direction s'engageait aussi à ce qu'aucune sanction ne soit prise à l'encontre des grévistes. D'autres promesses ont encore été faites lors des négociations, ayant trait au P2, avec formation sur le temps de travail, ou à la réorganisation du travail dans les UET (unités de production), ou encore au 24 décembre en équipe d'après-midi qui ne sera pas travaillé.

Bien sûr, il y a là beaucoup de «peut-être», dont la confirmation dépendra de notre mobilisation dans les semaines à venir. Mais la direction a d'ores et déjà marqué un recul net et, même si le paiement de l'avance de 2 500 F n'a pas été obtenu, les grévistes ont tout aussi nettement le sentiment d'avoir fait comprendre que la coupe était pleine et d'avoir gagné sur plusieurs tableaux, et pas seulement sur des revendications. Ce moral et ce retour au chemin de la grève devraient faire réfléchir la direction, au cas où il lui prendrait l'envie de préparer de nouvelles attaques. Correspondant LO

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