Les interdits bancaires ont doublé en six ans12/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1635.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les interdits bancaires ont doublé en six ans

2,4 millions de personnes étaient recensées dans le pays par la Banque de France fin 1998 au titre des interdits de chéquiers. Les victimes de ces décisions sont essentiellement toutes celles et tous ceux qui ont émis un chèque sans qu'il soit encore couvert par les virements de paye. En six ans leur nombre a doublé, passant de 1,269 million en 1993 à 2,391 millions aujourd'hui.

L'enquête menée par le CREDOC à la demande du Conseil national du crédit fait apparaître que 60 % des personnes touchées vivent dans un ménage qui touche moins de 8 000 francs par mois de revenus. Comme on pouvait s'en douter, ce sont les ménages aux revenus les plus modestes qui sont les principales victimes de cette mesure de rétorsion déclenchée par les banques pour rendre encore plus précaire la situation de leurs clients les plus démunis. L'enquête constate que 77 % des personnes touchées attendaient un virement au moment de leur interdiction bancaire, et 51 % vivent dans une situation de précarité voyant leurs revenus varier d'un mois sur l'autre.

Au-delà de la rapacité et des méthodes barbares des banquiers, cet état de fait traduit bien la montée de la pauvreté dans le pays et de la précarisation des conditions de vie qui l'accompagnent. Un actif sur dix est touché par cette mesure de rétorsion toutes catégories de la population confondues, soit au moins 20 % des couches populaires. Ce constat est plus parlant que les discours lénifiants des représentants du gouvernement qui se réjouissent sans honte de " l'amélioration de la situation ". Oui, mais pour qui ?

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