Budget de la sécu : Les députés du PCF s'inclinent12/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1635.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Budget de la sécu : Les députés du PCF s'inclinent

Les députés du PCF, après avoir prévenu dans la matinée du 2 novembre qu'ils allaient voter contre le budget de financement de la Sécurité sociale et avoir critiqué fermement, et à juste titre, ses aspects les plus antisociaux, ont finalement décidé l'après-midi de s'abstenir (à trois députés près, qui ont maintenu leur vote contre), permettant ainsi au budget d'être adopté sans difficulté.

Ils avaient pourtant affirmé qu'ils s'opposaient à la trop faible revalorisation des allocations familiales et de vieillesse, ainsi qu'à la limite à 3,5 % seulement de la contribution sociale sur les bénéfices payée par les entreprises. Ils ont demandé au gouvernement de relever cette contribution à 5 % pour permettre une augmentation des allocations. En vain.

Pourtant, au moment du vote, ils ont préféré s'abstenir. La raison invoquée ? La démission de Strauss-Kahn, intervenue entre-temps ! Le gouvernement se retrouvant en difficulté, les députés du PCF, n'écoutant que leur coeur (et les vives incitations du PS puisque Jospin lui-même serait intervenu pour infléchir le vote du PCF), ont décidé de mettre leurs critiques dans leur poche et leurs mouchoirs par-dessus et, comme l'an dernier pour le budget de la Sécu, de s'abstenir. " En raison des circonstances ", a déclaré le député PCF Christian Cuvilliez " l'abstention est préférable ".

Il est vrai que, dans L'Humanité, on a pu lire l'éloge de Strauss-Kahn (" un homme qui provoque autant l'admiration que l'irritation ") et la veille même de sa démission, face à l'opposition qui souhaitait son départ, le journaliste de L'Humanité écrivait " C'est oublier qu'il y a une affaire, circonstanciée, celle de la MNEF, et qu'il y a le travail entrepris, dans ses avancées, ses contradictions et ses débats par un gouvernement. Confondre les deux serait tout, sauf naïf ". On savait " DSK ", le champion des privatisations, très apprécié des patrons - le vice-président du Medef, Denis Kessler, se déclarant toujours son ami - mais l'indulgence des rédacteurs de L'Humanité a dû prendre à rebrousse-poil nombre de lecteurs de L'Huma. Et cela se comprend. Car à ne pas vouloir ainsi gêner le gouvernement, les responsables du PCF gênent sans complexe nombre de travailleurs, qui sont en même temps les assurés sociaux.

Il reste que les députés du PCF n'ont pas voulu, une fois de plus, comme quand il a fallu se prononcer sur la loi des 35 heures, gêner moindrement le gouvernement, en aidant ainsi à passer un budget scandaleux.

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